Lot n° 168

Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de MONTESPAN (1640-1707) épouse (1663) d’Henri de Pardaillan de Gondrin marquis de Montespan, elle fut la favorite de Louis XIV à qui elle donna sept enfants de 1669 à 1678. Lettre...

Estimation : 4 000 / 5 000
Adjudication : 4 000 €
Description
autographe, Saint-Germain 19 novembre [1680, au comte de Lauzun] ; 8 pages in-4 (mouillure pâle en haut des feuillets, et légère usure aux plis au dernier feuillet). Importante lettre sur ses intrigues pour faire libérer Lauzun de la forteresse de Pignerol et doter son fils le duc du Maine par la Grande Mademoiselle, avec la collaboration d’Henri de Barrailh, ancien lieutenant gouverneur de la Bastille, agent de Lauzun, et confident de la Grande Mademoiselle. [Louis XIV devait consentir à libérer Lauzun le 22 avril 1681, seulement après que la Grande Mademoiselle, cousine germaine du Roi et quinquagénaire fort éprise du prisonnier, eut donné au duc du Maine, aîné des enfants du Roi et de Mme de Montespan, son comté-pairie d’Eu et sa principauté de Dombes, selon le marché proposé par Barrailh].« Vous aurest su par Barail comme tout sest passay le roy a paru trest contant de Mlle il luy a fait mille honnestetes mest nous doutons quil luy et dit se quel croit avoir antandu car si sela estet vray il ni auret plus rien a souester coi quil anest il faust latandre le plus pasiammant que vous pouvest. Nous vous donnons le mesme conseil et je nan orais pas de melleur pour se quy regarde mest interest je vous prie de ne man plus parler je suis sy honteuse que se soit dans vostre maleur que vous nous fasiés du bien et que nous soiions au milieu de la cour sans vous le pouvoir randre quil me sanble que sest minsulter que de man proposer de nouveaus. Je croy pourtant que vous me connessest telle que je suis et que vous me plegnest de nestre pas annestat de faire mieus. Jay veu Mr Colbert je luy ay parlay de vos afaire il ma promis di faire se quy se poura. Je croy quil sera bon dan prefenir Mlle dans la bonne humeur quel a montree dabort et de lexortter a la pasianse et enploiier le tans de vostre exil a vos ostre afaire. Je suis tres ese que vous ayés trouvay Mr du Maine a vostre gray jespere que vous lesmerest ancore mieux dans la suite et quil vous donnera lieu destre contant de luy. Barail seloigne trop de moy je say bien quil faust de grande precausions avec Mlle mest il peut estre sensible destre instruit et quant se ne seret que pour que dire se quil convient de dire a Mlle se seret toujours asset pour me voir asses souvant »… Elle le prie de continuer de lui faire savoir de ses nouvelles : « soiies persuaday que je prans toutte la part que je dois et que je ne me connest point dafaire sy presee que selle qui hont raport a vous mest il faust que vous santies que tout le monde est auqupay de vous et que lon prans de grande precausions. Tout sela poura nestre rien dans la suite mest il faust le savoir pour nestre pas estonnay quant les chose ne vont pas comme on le pouret souester vous avest tant soufert quil me sanble que se qui vous reste de peine ne vous devret pas chagriner dans laparanse que la suite de vostre vie poura estre aussy heureuse que le pasay estet penisble »… Elle réitère ses assurances de dévouement à son égard, et l’assure : « sy javest su les chose comme elle estest je naurest jamest resu pour Mr du Maine les avantaige que vous luy avest proqurés que je naye sceu an mesme tans se quy vous an pouvet paier mest il nest plus tans de parler dun pasay tant il nia que nous de bien tretes il ny faut panser que pour esaier de le reconnestre et sest acoy je vous promest de ne pas perdre un moment ».Ancienne collection Alfred Morrison (t. IV, p. 293).
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