Lot n° 161

Marie-Marguerite Dreux d’Aubray, marquise de BRINVILLIERS (1630-1676) la fameuse empoisonneuse de l’Affaire des Poisons, elle fut décapitée et brûlée.Lettre autographe, signée postérieurement « Daubray » deux fois, [à son amant et...

Estimation : 5 000 / 6 000
Adjudication : 7 000 €
Description
complice Godin de Sainte-Croix] ; 1 page et demie in-4 d’un bifolium, suivie d’une recette de poison de la main de Godin de Sainte-Croix, cachet de cire rouge brisé (transcription jointe).Très rare lettre à son amant et complice, pièce à conviction de l’Affaire des Poisons.[Ce curieux document faisait partie des 34 lettres enfermées dans la cassette trouvée par la police chez Godin de Sainte-Croix après sa mort (31 juillet 1672). Afin de faire chanter la marquise et de lui soutirer de l’argent, ce dernier avait enfermé des preuves de la culpabilité de sa maîtresse dans une cassette à n’ouvrir qu’à sa mort. La Brinvilliers s’enfuit à l’étranger en apprenant la découverte de ces documents ; condamnée par contumace en 1673, elle fut ramenée en France en 1676 et jugée.]« Je ne vous et point faict reponses se matyn mon mestres estant dans ma chambre, le quel nan es point sorty que sur les sept œure il a laysé sinq ou six person les quels mon empesché de la mesme manyere que se matyn. Puisques vous soités aprandre lesta de ma santé je vous dirais quel est asses mauvayses puisques ma fluctyon ma repris en mon voiages se quy ma faict gardé mon lyct tout ma journee. Au surplus j’aie des douleurs a un pied a perdre pacyon. Voila lesta ou je suis reduit »... Quant à l’affaire de Dolyder (?), « se nest pas contantemant de me mandé que je nan seree pas inquietee de longtamps car je la veux termyner dunne manyere ou dautres estans bien aises de mauter cette espyne du pied donés man responses posityves sy vous aves de la considerasyon vous le ferés pour moy ». À la suite, son amant et complice Godin de Sainte-Croix a écrit cette recette : « Prenés la moitié dun demy cestier deau de vie et une poignee environ une once de grene de stramonium album, la bien battre et pulveriser en poudre subtille, et faire tramper dans la ditte eau de vie vint quatre heures, et la passés dans un tamis ou linge bien blanc et la pressés fort comme si l’on passoit lhuille damande douce dans un pressoir sil se peust pour mieux faire et vous y mettrés le feu comme si vous vouliés brusler de l’eau de vie. Cella estant il se fera ou doit faire une goume dure, qui sechera, laquelle on levera avec un gouseau a force, et en mettre un grain dans un verre de vin, ou deux grains dans un bouillion »... Etc.Ce document a été visé et signé deux fois, sur chaque feuillet, le 20 avril 1676 (quelques jours avant le procès), par le conseiller Denis Palluau, instructeur de l’affaire, et par la Brinvilliers (« Daubray »).On joint une pièce autographe signée de Godin de Sainte-Croix, l’amant et complice de la Brinvilliers, Paris 8 septembre 1671 (demi-page in-4), reconnaissance d’une dette de mille livres ; la pièce est annotée en bas par le magistrat et collectionneur Louis Monmerqué (1780-1860), de la collection duquel ces deux pièces proviennent.Reproduction dans l’Isographie des Hommes célèbres (1828-1830).Anciennes collections Louis Monmerqué (2-10 mai 1837, n° 189), Chambry (7-9 mars 1881), puis Alfred Morrison (t. I, p. 117) ; vente 24 février 1959 (P. Cornuau, n° 13) ; collection André Saudemont ; Charavay, 2000 (n° 46380).
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