Lot n° 136

Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de MONTPENSIER (1627-1693) « la Grande Mademoiselle » ; fille de Gaston d’Orléans et de Marie de Bourbon-Montpensier, héroïne de la Fronde.Lettre autographe signée « Anne Marie Louise...

Estimation : 1 500 / 2 000
Adjudication : 2 600 €
Description
Dorleans », Saint-Fargeau 24 janvier [1654], à son père Gaston d’Orléans ; 6 pages et demie in-4, adresse « A Monsieur » avec cachets de cire noire à ses armes sur lacs de soie bleue.Longue lettre à propos du différend qui l’opposa à son père, concernant les comptes de tutelle de la fortune maternelle, et qui faillit les mener devant les tribunaux. [Exilée à Saint-Fargeau après la Fronde, la Grande Mademoiselle met de l’ordre dans l’immense fortune qui lui vient de sa mère, et demande qu’on lui rende les comptes de tutelle ; de là un grave différend avec son père. La duchesse y fait allusion au chap. XIX de ses Mémoires, ainsi qu’à leur accord pour soumettre l’affaire à l’arbitrage de sa grand-mère maternelle Madame de Guise.]Elle est bien malheureuse que l’on explique à mal à Son Altesse Royale tout ce qu’elle fait et dit, mais elle se réjouit que S.A.R. lui fasse l’honneur de lui mander « quelle ne veut point pleder contre moy […] jen suis ravie car come je luy e dit e redires eternelement se nest point mon intension de pleder mes elle trouvera bon que je reponde a se quelle me mende dens la letre quelle ma faict lhoneur de m’ecrire que set moy qui luy e faict fere une somation que ses jens sont bien mechans de luy avoir dit la chose de sete manière puis que se fut de conser avec eus et dens son conseil que lon resolut la chose et mesme le procureur jeneral de V.A.R. […] lala solisiter avec mes jens pour fere conetre que setet avec la partisipasion de V.A.R. que sela se feset pour se debaraser de quelques creantiers qui avet faict sesir de mes teres jusques a se que mon conte fut fini »… Son Altesse Royale peut juger par l’explication que l’on a donnée à une chose « qu’il n’en pourret avoir que de bonnes les movaises intensions cont pour moy seus qui luy ont dit otrement qu’elle netet mintenent jay grande joie de coy V.A.R. veut bien remetre tous ses interes à Me de Guise puis quelle a agréé sete proposition que je luy ay faicte et qu’elle l’a trouvée resonable. Il me semble que l’on n’a plus deroict de dire que jen fase ni que j’en fase fort de deresonable »… Cependant sa mauvaise fortune fait qu’en approuvant toutes les propositions, « l’on dit ensuite que je suis deresonnable »… Mme de Guise qui est plus habile qu’elle, « plus capable den juger que qui que se soit et elle est plus seur osi que persone pour les interes de V.A.R. et pour les miens qui ne doivent a mon avis etre jamais separés […] Enfin Monsieur je recris encore à V.A.R. que je loue Dieu de la bone inspiration quil luy a doné de remetre toutes nos affaires entre les mins de Me de Guise et j’espere que vous luy donerés le pouvoir de choisir la voie den sortir a fons et prontement […] des demin j’enveré unne procuration à Me de Guise pour fere tout ce quil lui plaira »…Ancienne collection Antoine-François Boutron-Charlard puis Edmond Frémy (30 octobre 1998, n° 56).
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