Lot n° 124

Marguerite de Béthune-Sully, duchesse de ROHAN (1593-1660) fille du grand Sully, épouse (1605) du capitaine huguenot Henri II de Rohan (1579-1638) ; elle était célèbre pour sa beauté et ses galanteries.2 lettres autographes signées « M. de...

Estimation : 800 / 1 000
Adjudication : Invendu
Description
Bethune » et « M. de Bethune duchesse douairiere de Rohan », [1645-1646, au cardinal Mazarin] ; 2 pages in-4 et 1 page in-fol. (portrait gravé joint).Au sujet du scandaleux procès porté devant le Parlement pour faire reconnaître son fils Tancrède comme héritier des Rohan. [Né le 18 décembre 1630 des amours de la duchesse et du duc de Candale, le jeune Tancrède (1630-1649) fut enlevé en 1638 et envoyé en secret en Hollande par Marguerite de Rohan, la fille aînée des Rohan, qui répandit alors la nouvelle de sa mort ; après le mariage de sa fille Marguerite avec Henri de Chabot en 1645, apprenant que Tancrède est toujours en vie, la duchesse douairière veut faire reconnaître ses droits, mais sa fille Rohan-Chabot veut rester seule héritière de la famille, et s’oppose à ce que sa mère place à la tête du duché de Rohan « un rejeton issu de ses malpropres amours » ; véritable scandale politique qui divisa Paris, le jugement rendu le 26 février 1646 interdit à Tancrède de prendre le nom et les armes des Rohan.][1645]. « Craignant de vous importuner de ma presance », elle lui fait passer un mémoire, « pur naré de l’estat des choses presantes ». Elle est avertie que le duc d’Enghien [le Grand Condé] souhaite assister au conseil « lors que mon affaire ce jujera non pour y opiner mes pour voir comme lon y agira ce qui tiendra toute les voie en contrinte et nul ne cera libre en ces santimans de la sorte quil prant cet affaire et ainsi il est innutille di faire trouver des advocats ni di faire nulle procedure. Je supplie tres humblemant V.E. y apporter le remede que sa prudance jugera apropos afin que suivant la volonté de la reine et la vostre je puisse avoir la justice libre ce qui ne pouroit estre en la presance dune personne si considerable et qui porte cette affaire avec tant de chaleur a laquelle je ne puis resister sans lesquité de V.E. »…Vendredi 16 février [1646]. Depuis six semaines elle cherche à avoir l’honneur de le voir, « craignant que la fasillité que mes ennemis ont de vous parler ne vous preocupe l’esprit contre moy ». Lundi son affaire se jugera, donc elle demande en grâce un moment en particulier pour se justifier des calomnies et lui rendre compte de son procedé, « bien malheureuse de voir mintenir contre moy une personne sans honneur ny sans aucunne estime et qui ne set ataché a nous que dans nostre fortune »…Anciennes collections Alfred Morrison (t. V, p. 307) puis Henri Fatio (1932, n° 1063) [1] ; Librairie ancienne Georges Privat [2].
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