Lot n° 44

GUÉROULT (G.). Épitomé de la corographie d’Europe, illustré des pourtraitz des villes plus renommées d’icelle. Lyon, Balthazar Arnoullet, 1553, in-folio de 4 ff. sign. A4, 79 pp. (dernier verso blanc), vélin, dos lisse, tranches lisses...

Estimation : 10000 / 15000
Adjudication : 11 500 €
Description
(reliure de l’époque).
L’un des plus beaux et des plus rares recueils français de cartes et vues d’Europe. 6 cartes et 15 vues, la plupart en premier tirage, 
3 sont à double page, les autres le plus souvent à pleine page. On compte une carte d’Europe, une carte de la Gaule, des vues de Paris, Tours, Lyon, Trèves, Genève, Berne et Rome, une carte d’Italie, des vues de Tivoli, Venise et Pavie, une carte du royaume de Naples, une vue de Naples, une carte de Sardaigne, une vue de Cagliari, une carte de Grèce et des vues de Constantinople. Ces cartes et vues sont anonymes et certainement dues à des graveurs différents. Baudrier attribue formellement celle de Lyon et de Tivoli à Bernard Salomon ainsi que, non moins sûrement, celles de Tours et de Paris. Brun suggère en outre pour quelques autres planches l’intervention de Jean Arnoullet, parent de l’éditeur Balthazar. On ne peut qu’insister, comme le fait Baudrier, sur l’intérêt de ces plans « car ils sont les plus anciens connus pour un certain nombre de villes ». On remarquera également de curieuses et belles lettres initiales, attribuées à Holbein, ornées de scènes de jugements et de supplices. Dans cet Épitomé, Guéroult s’adresse, dans de petits tableaux étonnants et poétiques des villes qu’il décrit, à un public commerçant, sérieux et moral, curieux des grands ports et des grands marchés d’Europe et d’Orient. Poète, traducteur, et l’un des tout premiers auteurs de chansons huguenotes, Guillaume Guéroult (1507-1564) est l’une des figures les plus passionnantes du XVIe siècle. Favorable à la Réforme, il avait séjourné à Genève qu’il dut quitter pour Lyon en 1549 après avoir pris parti contre Calvin. Il fut engagé comme correcteur par Balthazar Arnoullet (1517-après 1556) dont il épousa la sœur. Il joua un rôle déterminant dans l’affaire Michel Servet, en imprimant son fameux Christianismi restitutio dans l’atelier clandestin de son beau-frère à Vienne et en lui conseillant, à tort, de trouver protection à Genève. Très bel exemplaire en condition d’époque. Petite tache brune sur la page de titre. Légères et discrètes mouillures dans les angles. Dimensions : 302 x 205 mm. Provenance : ex-libris manuscrit sur la page de titre, difficilement lisible. Mortimer, French Books, I, 264 ; Baudrier, Bibliographie lyonnaise, X, pp. 137-140, avec plusieurs reproductions ; Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, p. 205 ; Pastoureau, pp. 225-227.
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