Lot n° 191

Manuscrit autographe 2 pages in-4 (18,3 x 15,5 cm, légères corrosions d’encre). Rare fragment de nouvelle pour Les …

Estimation : 1000 - 1200 €
Adjudication : Invendu
Description
2 pages in-4 (18,3 x 15,5 cm, légères corrosions d’encre). Rare fragment de nouvelle pour Les Converseuses.
Paginé 5 et 6 , ce fragment se rattache au projet inachevé des Converseuses, et à la seconde nouvelle : Elisa ou la fille qui préfère un vieillard ; il donne la suite du texte publié par Jean-Claude Courbin dans les Études rétiviennes (1990, n° 12, p. 109-117).
Istref, Destianges et la jeune Elisa conversent à table, après le dîner. « Istref remarquait les soupirs, les pressemens de main & de pied. Lorsqu’il en eût assez vu, il dit aux deux Amans : – Quand voudriéz-vous que se fît votre mariage ? Ils rougirent, sans répondre. Il les pressa. – Mais (dit Destianges), c’est une chose en perspective. – Non : Elise est libre, depuis 8 jours : J’ai fait faire le divorce, en voyant votre amour. A ces mots, Elisa vint se mettre aux genoux de son mari : – C’est aussi trop beau ! (lui dit-elle), & je ne veux plus vous quitter. – Vous me quitterez (repondit Istref) ; mais je vous promets, que, si vous n’êtes pas contente de lui, je vous re-épouserai. – Ce trait est le dernier, Homme genereux, je ne vous quitterai absolument pas.... Mais vous êtes philosophe, donnez-lui quelques-unes de mes nuits, & vous verrez après ? Istref y consentit. Dès le soir même, Destianges fut introduit auprès d’Elisa ou mad. Istref. Il fut heureux sans doute, & elle aussi. Le ci-devant mari ne les troubla pas. Ils mangeaient toujours ensemble, mais il ne disait pas un mot de relatif à ses anciens droits, & au nouveau mariage. Il examinait soigneusement l’air des nouveaux conjoints. Il les voyait heureux & se tranquilisait »…
Mais Elisa réalise qu’elle n’a jamais été heureuse qu’avec Istref, et divorce de Destianges. « Dès le soir du prononcé, Elisa prit Istref par le bras, après le souper, & le mena chéz elle. – Je vous rens votre Femme (lui dit-elle) : mais je ne merite pas que vous me re-épousiéz : Je resterai votre maîtresse. Istref lui repondit : – Vos desirs seront ma loi ; dès que vous voudréz être épousée, vous le diréz . Et ils se mirent dans le même lit. Pour Destianges, on verra son Histoire dans la nouvelle suivante. Qu’il suffise de dire ici, qu’il voulut dabord contenter Elise, mais au lieu de l’écouter, elle engagea Istref à la reépouser. Ce qui n’eût cependant lieu qu’au bout de 3 ans »...
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