Lot n° 106

Gustave FLAUBERT — . L.A.S., [Croisset] Lundi soir [4 mai ? 1863, à Jules DUPLAN]

Estimation : 800 - 1000 €
Adjudication : Invendu
Description
3 pages in-8 (petite répar.). Lettre inédite. Flaubert commence par donner son avis sur l’adaptation théâtrale faite par Duplan du roman de Walter SCOTT, Les Eaux de Saint-Ronan. « J’ai lu ton travail une fois – & je veux le lire une seconde, quand ma 1ère impression sera un peu effacée. Les deux derniers actes sont amusants. Voilà ce qu’il a de sûr. Je trouve dans les premiers un peu de trouble ? trop d’explications relatives à des faits antérieurs & puis les scènes ont trop la même valeur. Il n’y en a pas de g[ran]des & de petites. Cela sent le livre. Tu t’es tenu trop près du roman sans doute ? Mais les deux derniers actes & même les trois derniers sont pleins d’intérêt. Il y a là-dessous évidemment une pièce & une bonne pièce. – C’est une idée à poursuivre ». Mais il ajoute : « Je ne suis guères compétent en matière théâtrale. Tu ferais bien de consulter Monseigneur [Louis BOUILHET] qui est un homme plein de bons conseils ». Quant à lui, il hésite toujours entre L’Éducation sentimentale et le projet des Deux Cloportes (qui deviendra Bouvard et Pécuchet) : « Je n’ai pas encore pris de parti. Je flotte toujours entre mes deux bonshommes & mon roman parisien. C’est celui-là qui m’occupe le plus. Mais je n’avance guères. Il me vient des détails mais l’ensemble m’échappe. Je ne suis pas près de me mettre à écrire. & je m’ennuie démesurément ». Il se console en lisant l’Histoire du Consulat de THIERS « qui me fait rugir. Quel Prudhomme ! »… Ils causeront de tout ça bientôt.
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