Lot n° 105

Gustave FLAUBERT — P.S. avec apostille autographe, cosignée par Michel LÉVY, Paris 11 septembre 1862

Estimation : 5000 - 7000 €
Adjudication : 6 500 €
Description
4 pages in-fol., timbre fiscal. Important contrat avec Michel Lévy pour Madame Bovary, Salammbô, et son futur roman, L’Éducation sentimentale. Flaubert « homme de lettres & propriétaire », cède à « la Société Michel Lévy frères » : « la propriété pleine & entière » jusqu’au 1er janvier 1873 : « 1° D’un Roman moderne, dont M. Flaubert est l’auteur, paru il y a plusieurs années sous le titre de Madame Bovary et qui a déjà été édité par MM. Michel Lévy frères […] Et 2° D’un roman encore inédit […] portant le titre de Salammbo et dont M. Flaubert s’oblige à remettre le manuscrit entier » avant la fin de septembre. Suivent 7 clauses définissant les obligations de l’éditeur concernant les épreuves, une « belle édition in-octavo tirée à deux mille exemplaires au moins », dont la composition servira pour les éditions ultérieures sous un format inférieur, la remise à Flaubert de cent exemplaires, plus 25 sur papier de Hollande, l’interdiction de faire « aucune édition illustrée » des deux romans, l’interdiction de leur publication « sous forme de feuilleton », le choix de toute adaptation théâtrale ou de traduction revenant à Flaubert seul, et la publicité pour Salammbô. – 3 clauses concernent Flaubert, qui devra donner le bon à tirer de Salammbô avant le 1er novembre, abandonnera à Lévy la moitié des droits d’une adaptation théâtrale et la totalité des droits de traduction. La vente est faite pour un prix de dix mille francs, dont la moitié à la remise du manuscrit de Salammbô, et l’autre lors de sa mise en vente. Suivent 10 articles de « Conditions particulières », dont le 1er stipule : « que M. Flaubert vend, dès à présent, à la dite Société qui l’accepte […] sans avoir le droit d’en prendre lecture préalable, le premier Roman moderne, c’est-à-dire dont l’action ne sera pas antérieure à mil sept cent cinquante, que pourra composer M. Flaubert », pour la somme de 10.000 francs… Michel Lévy se réserve le droit de refuser le roman, si l’action est antérieure à 1750. Le roman devrait être de la même étendue que Salammbô, soit 400 à 500 pages ; s’il était plus court, le prix convenu serait diminué. Une fois ce roman moderne livré, Flaubert « recouvrera pleine & entière liberté de disposer comme bon lui semblera de tous les romans modernes ou autres qu’il pourra composer »… Etc. Flaubert signe avec l’apostille : « approuvé l’acte Gve Flaubert », et l’éditeur : « approuvé l’écriture Michel Lévy frères ». Sur les négociations qui ont précédé la signature de ce contrat, et sur son importance, voir Yvan Leclerc et Jean-Yves Mollier, Gustave Flaubert & Michel Lévy, un couple explosif (Calmann-Lévy, 2021, p. 92-108). On joint le brouillon par Alphonse LEMERRE du projet de contrat pour la publication de Salammbô « dans le format au dessous de l’in-18 jésus », [1879] (1 p. in-8).
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