Lot n° 36
Sélection Bibliorare

[Henri de TOULOUSE-LAUTREC (1864-1901)] — Adèle-Zoé, comtesse de TOULOUSE-LAUTREC, née Tapié de Céleyran (1841-1930). 3 L.A.S., mai-octobre 1911, [à Gustave Coquiot]

Estimation : 1000 - 1500 €
Adjudication : 2 250 €
Description
7 pages in-8, et 2 pages in-12 (deuil). Intéressantes lettres de la comtesse de Toulouse-Lautrec sur son fils.
Toulouse 13 mai. Elle s’empresse de répondre aux questions de son correspondant sur son fils Henri, en 9 points : dates de naissance et de décès ; « Santé bonne mais croissance difficile. À 13 ans, il se cassa une jambe en glissant sur un parquet et, à peine remis, il éprouva le même accident à l’autre jambe, dans les Pyrénées. Il ne grandit plus et la marche lui devint très pénible » ; ses études, dès 7 ans à Paris puis au Lycée Condorcet, « toujours dans les 1ères places. […] Il n’avait pas 17 ans lorsqu’il passa son examen de rhétorique, mais sa vocation artistique était si irrésistible qu’il fut impossible de lui faire préparer sa philosophie. Il entra alors à l’atelier Bonnat », puis à l’atelier Cormon… « Il a toujours eu l’idée du dessin. Au baptême de son frère (mort à 1 an) il demanda la plume qui passait de main en main pour les signatures », pour dessiner un bœuf ; il n’avait pas trois ans… Il commença à peindre dans l’atelier de son ami Princeteau, mais son premier professeur fut Bonnat… Elle précise aussi : « Il allait souvent à Arcachon et à Taussat les dernières années de sa vie, pendant la belle saison. Il adorait la mer les bateaux et était bon nageur. Il a fait deux voyages en Espagne, plusieurs à Londres et à Bruxelles, mais il n’a pas visité l’Italie »… – 21 mai. Elle est d’accord pour donner des renseignements sur son fils. « Quant à ceux qui se rapportent aux autres membres de ma famille, j’ai de sérieuses raisons pour vous demander de les passer sous silence. Parlez de lui, c’est suffisant pour sa mémoire ». Elle revient sur sa généalogie, et apporte d’autres précisions sur les renseignements de la première lettre. Princeteau « permettait à Henri de le voir travailler, et de s’amuser à dessiner chez lui, voilà tout. Quoique d’âges très différents il régnait entre eux une véritable amitié. […] C’est à Nice qu’il se mit à peindre à l’huile pour la 1ère fois, les types et équipages qui l’amusaient » ; comme il parlait bien anglais il s’y plaisait beaucoup. « Il aimait les chiens, la natation, la contemplation même de la mer. Son intelligence était étonnante pour saisir le sens des choses mais il avait les formules en horreur », et détestait apprendre par cœur… « Il se faisait aimer partout par son caractère franc et gai, par son esprit fin et original »…
Château de Malromé 11 octobre. « J’ai pris la résolution très motivée de rester en dehors de tout ce qui sera publié sur mon fils ». Il faudra s’adresser à son père ; elle remercie cependant de l’intérêt porté « à mon pauvre Henri »…
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