Lot n° 245

Gérard FRANÇOIS. De la maladie du grand corps de la France, des causes et premiere origine de son Mal: Et des remedes pour le recouvrement de sa santé.

Estimation : 400 - 600
Adjudication : 1 019 €
Description
Paris, Jamet Mettayer et Pierre l’Huillier, 1595.
Petit in-8, basane porphyre, roulettes et filets dorés sur les plats, dos lisse avec décor doré à répétition, grecque intérieure dorée, tranches dorées ( Reliure vers 1800 ).

Brunet, II-1378 // Cioranescu, 10252.

(3f.)-92-(3f. le dernier blanc) / A-F8, G4 / 90 × 144 mm.

Édition originale et unique édition.
On connaît fort peu de choses sur la vie de Gérard François, poète à ses heures, en dehors du fait qu’il naquit à Étampes, qu’il fut affecté en qualité de médecin à la personne de Henri IV et qu’il mourut à la fin du XVIe siècle, ou au début du XVIIe, en tout cas après 1595, date de publication de l’ouvrage que nous présentons.
Gérard François avait déjà publié, en 1583, un ouvrage de 6.000 vers intitulé Les Trois premiers livres de la santé , dans lequel il donnait, sous forme poétique, les conseils et remèdes pour l’hygiène, reconnaissant selon Hippocrate l’influence des lieux, des airs et des eaux, et enfin traitant de la gymnastique, des travaux à éviter, du sommeil…
Cette seconde et dernière œuvre poétique de Gérard François semble moins répandue. Viollet-Le-Duc cite l’ouvrage en indiquant qu’il ne l’a pas vu et Hoefer précise que les termes de botanique et de médecine y sont employés de façon obscure et désagréable , ce qui surtout nous laisse à penser qu’il ne l’a pas lu.
En effet, ainsi que le relève Brunet, l’ouvrage a une portée plus importante en ce qu'il conserve un intérêt historique et se veut aussi un combat contre les nuisances et le mal qu’ont apportés en France depuis plusieurs décennies les guerres de religion.
Nous extrayons de ce long poème d’environ 3.000 vers ce court passage qui en dit plus que toute chose :

Puis qu’il n’y a qu’un Dieu qui es Seigneur, toy mesme, Qu’une Religion, qu’une Foy, qu’un Baptesme,
Qu’une Eglise & qu’un Roy qui commande aux Gaulois…

Nous rappelons ici pour l’histoire que Henri IV abjura la religion protestante et reçut l’absolution en juillet 1593, qu’il fut sacré le 17 février 1594 à Chartres, qu’il entra dans Paris le 22 mars de la même année et que l’Édit de Nantes ne fut signé que le 15 avril 1598.
Poème de circonstance ou œuvre de commande d’un proche de Henri IV, nul ne pourrait le dire, mais le but de Gérard François est clair puisqu’il termine sa dédicace à Henri IV par ces mots : Vivez Sire, & Dieu reussisse vos desseins à son honneur & gloire, à votre salut, & au commun bien de tous voz subiects .
Annotation autographe signée du bibliophile Édouard Turquety sur une garde, relative à l’auteur et à son ouvrage qui attira un grand nombre d’ennemis à Gérard [François] et qui s’achève par ce jugement : Il est malheureux qu’il ne soit pas aussi bien écrit qu’il est bien pensé.
Minimes épidermures et un feuillet taché.

Provenance :
Édouard Turquety (annotation signée, 22-25 janvier 1868, n° 206).
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