Lot n° 240

Antoine DU VERDIER, homme d’armes de la compagnie de monsieur le Seneschal de Lyon. Les Omonimes, satire des mœurs corrompues de ce siècle.

Estimation : 1 500 - 2 500
Adjudication : 8 283 €
Description
Lyon, Antoine Gryphe, 1572.
Plaquette in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs très finement orné, dentelle intérieure, tranches dorées ( Hardy ).

Baudrier, VIII-359 // Brunet, II-928 // Cioranescu, 9397 // De Backer, 493.

(12f.) / A-C4 / 150 × 226 mm.

Édition originale de cet exercice poétique inventé par Du Verdier.
L’auteur, seigneur de Vauprivas, est un bibliographe et littérateur français né à Montbrizon (Forez) en 1544 et mort à Duerne en 1600. Il avait cultivé la poésie dans sa jeunesse sans grand succès, avait embrassé la carrière des armes et devint conseiller du roi, contrôleur général de la ville de Lyon et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
Riche et possédant une très importante bibliothèque, Du Verdier reste dans les mémoires pour le catalogue de sa bibliothèque qu’il dressa, qu’il fit publier et qui fut réimprimé avec celui de la bibliothèque La Croix Du Maine. Du Verdier publia d’autre part quelques ouvrages et facéties dont le plus curieux est celui que nous présentons, Les Omonimes .
C’est un long poème de 472 vers dont la particularité est qu’à chaque rime correspond un homonyme au vers suivant avec une signification différente. Ce jeu d’esprit dont l’auteur se vante dans un feuillet liminaire donne une forme rigide à la poésie qui tient là plus du tour de force que de la muse et nous abondons dans le sens de Viollet-Le-Duc lorsqu’il écrit : Il pourrait aujourd’hui se vanter d’avoir été le premier et le dernier à en faire de cette sorte .

L’amitié est perdue & les amis, au reste On ne scauroit trouver un Pylade & Oreste
Le flatteur de court est pire que le corbeau :
De ceux qui sont vivans il mange le corps beau…

L’ouvrage reste néanmoins très rare et d’une grande curiosité. Ce texte n’a jamais été réédité jusqu’à sa réimpression en 1856 par Anatole de Montaiglon dans son Recueil de poésies françaises des XVe et XVIe siècles (t. III, p. 97-117).
Superbe exemplaire impeccablement relié par Hardy et très finement doré.

Provenance :
E. Délicourt (ex-libris).
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