Lot n° 234

Madeleine et Catherine Neveu, dames DES ROCHES. Les Secondes œuvres de Mes-Dames des Roches de Poictiers, Mere & Fille.

Estimation : 1 500 - 2 500
Adjudication : 10 832 €
Description
Poitiers, Nicolas Courtoys, 1583.
In-4, vélin souple avec passants et traces de lacets, dos lisse avec le titre à l’encre ( Reliure de l’époque ).

Brunet, IV-1342 // Cioranescu, 7864 // Tchemerzine-Scheler, II-911.

(2f.)-3 à 87f.-(1f. blanc) / A-Y4 / 147 × 198 mm.

Édition originale.
On aurait peine à trouver dans la littérature française plus bel exemple de fraternité ou d’amour filial que celui qui existait entre cette mère et sa fille. Mariée fort jeune à André Frandonnet, sieur des Roches, Madeleine Neveu eut une fille, Catherine, avec laquelle elle partagea toute sa vie la passion qu’elle avait pour les lettres. Le salon de Madeleine avait attiré en 1579, pendant les Grands jours de Poitiers , l’élite des savants et des beaux esprits et la réputation des deux femmes s’établit bientôt dans tout le royaume. Scévole de Sainte-Marthe a dressé un éloge particulier des deux poétesses, principalement de Catherine qui fut l’une des femmes les plus accomplies de son temps, tant de corps que d’esprit: Leur maison étoit l’escole du sçavoir, l’Académie d’honneur… Qui voyoit Catherine Frandonnet voyoit une vraye Pallas. Il sembloit que ce fust quelque intelligence qui eust quitté ses globes célestes pour se venir enchâsser dans ce beau corps et converser avec les hommes. C’estoit la perle des dames poitevines et une des plus accortes filles de son temps. Une puce s’étant un jour logée sur son sein, le grave Estienne Pasquier lui fit un mot d’esprit et, de propos en propos, on en vint à promettre d’enchâsser la puce en quelques poésies, ce qui donna le merveilleux recueil intitulé La Puce de Madame Des Roches . Catherine ne se maria jamais et les deux femmes trouvèrent, dit-on, la mort le même jour, à la même heure, pendant la peste de 1587.
Ces Secondes œuvres viennent compléter un premier volume qui avait été
publié en 1578. Les poésies de Madeleine y occupent les feuillets 3 à 10 et celles de Catherine le reste du volume.
Vélin taché, manque les lacets. Ex-libris manuscrit sur le titre.

Provenance :
Ar. de Pontac (ex-libris).
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