Lot n° 233

[Bonaventure DES PÉRIERS]. La Prognostication des prognostications, non seulement de ceste presente annee M.D.XXXVII. Mais aussi des aultres a venir, voire de toutes celles qui sont passees, Composee par Maistre Sarcomoros, natif de Tartarie &...

Estimation : 1 000 - 1 500
Adjudication : 14 017 €
Description
Secretaire du tres-illustre & trespuissant roy de Cathai, serf de Vertus.
Brunet, IV-901 // Cioranescu, 7726 // Quérard, III-604 // Rothschild, III- 2594 (11) // Tchemerzine-Scheler, II-851.

(8f., le dernier blanc manquant ici) / A-B4 / 95 × 154 mm.

Édition originale rare.
L’auteur, né en Bourgogne vers l’an 1510, fut élevé par des moines dans un couvent puis attaché en qualité de valet de chambre au service de Marguerite de Valois, reine de Navarre et sœur de François Ier. Là étaient accueillis les lettrés et en particulier les partisans de la Réforme qui se trouvaient ainsi protégés contre l’intolérance catholique. Il prit la défense de Marot qui avait traduit en français Les Psaumes ce qui le fit tomber en disgrâce auprès de l’époux de Marguerite, Henri d’Albret. Il est l’auteur de nombreuses pièces en prose ou en vers dont le fameux Cymbalum Mundi , qui fut saisi et détruit par le bras séculier. On ne connait pas les circonstances exactes de la mort de Bonaventure Des Périers et Henri Estienne assura qu’ il devint fou et se donna la mort en se perçant de son épée dans un accès de fièvre chaude , hypothèse fortement constestée aujourd'hui.
La Prognostication des prognostications est un poème satirique dirigé principalement contre les astrologues, dans la lignée des pronostications joyeuses et parodiques qui imitaient les prédictions de l’année à venir, comme Rabelais s’y essaya ensuite dans sa fameuse Prognostication Pantagrueline .
Notre exemplaire, sans lieu ni nom, est conforme à la description donnée par Tchemerzine et à l’exemplaire conservé à la BnF (Res- YE-1585). D’autres bibliographies mentionnent des exemplaires à l’adresse de Jehan Morin à Paris, éditeur peu après du Cymbalum Mundi du même auteur.
Superbe exemplaire finement relié en maroquin à long grain du XIXe siècle, au chiffre d’Adolphe Audenet. Il porte au dos, en très petits caractères, les lettres R.P.GI pour R[elié] P[ar] GI[nain]. Ouvrier de Bozerian le jeune, Ginain s’installa à son compte vers 1820 et travailla jusque vers 1850.

Provenance :
Adolphe Audenet (chiffre et ex-libris, I, 2 avril 1839, n° 83) et Ernest Stroehlin (ex-libris, II, 13 février 1912, n° 895).
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