Lot n° 211

Guillaume de LORRIS et Jean de MEUNG. Le Romant de la rose. Codicille ク testament de maistre Jehã de meun: Nouvellement Imprme…

Estimation : 3 000 - 4 000
Adjudication : 6 372 €
Description
S.n.n.d. (Vérard, ca 1505).
2 parties en un volume in-4, veau brun, dos à 5 nerfs orné aux petits fers ( Reliure du XVIIIe siècle ).

Bechtel, 354/G-373 // Bourdillon, 47-H // Brunet, III-1173 // Fairfax Murray, 325 // Macfarlane, 185 // Tchemerzine-Scheler, IV-224 // USTC, 768084.

(150f.) /a-z6, ク6, ‡6 / 41 lignes sur 2 colonnes, car. goth. // (42f.) / a-g6 / 41 lignes sur une ou deux colonnes, car. goth. // 152 × 217 mm.

Huitième édition et troisième donnée par Antoine Vérard du plus célèbre poème de la littérature médiévale.
Il est dû pour la première partie à Guillaume de Lorris (ca 1200-ca 1238), né à Lorris dans le Gâtinais, qui commença son poème vers 1230 mais fut interrompu par la Parque Atropos au vers 4028. L’œuvre conte la quête initiatique d’un jeune héros qui, à la vue du reflet d’une rose dans la fontaine de Narcisse, est frappé par les flèches de l’amour. S’ensuit son initiation amoureuse semée d’embûches et d’espoirs.
Ce long poème fut continué par Jean de Meung, de son véritable nom Jean Clopinel ou Chopinel, surnom qui lui fut donné en raison de sa boiterie. Poète français né à Meung-sur-Loire vers 1240 et mort à Paris vers 1305, docteur en théologie, il se fit connaître pour des traductions d’auteurs latins et fut l’un des plus savants hommes de son temps. C’est sur l’ordre de Philippe Auguste que cet auteur continua l’œuvre de Lorris en y ajoutant 18.000 vers, mais cette seconde partie s’oppose à la première tant par son esprit que par sa morale. De mystique et sentimentale qu’était la première partie, Jean de Meung l’a transformée en un poème satirique dans lequel il aborde toutes les questions philosophiques et scientifiques qui opposaient les divers savants de son époque.
Son poème fait continuellement le procès de l’amour qu’il représente comme les galères de la pauvre humanité (Larousse). Il est plein de traits mordants contre les femmes, les moines et les prélats et son œuvre tente de démontrer le caractère factice et hypocrite de l’amour courtois et affirme un antiféminisme virulent . L’œuvre connut une telle importance que Christine de Pisan chercha à en démontrer l’immoralité afin d’en détourner les lecteurs, tandis que le clergé cherchait à en faire un livre de piété. Enfin, lorsque Jean de Meung mourut, celui-ci fut inhumé au couvent des dominicains de la rue Saint Jacques. Il leur avait légué un grand coffre dans lequel on trouva des ardoises sur lesquelles étaient inscrits des signes énigmatiques, ce pourquoi certains alchimistes virent dans le Roman de la rose la clef du Grand Œuvre .
L’édition se compose de deux parties. La première, en 150 feuillets, contient le Roman de la rose proprement dit. La seconde, en 42 feuillets, contient Le Codicille et le Testament de Maistre Jehan de Meung.
Le Roman de la rose parut pour la première fois vers 1481, à Genève chez Croquet. La première édition chez Vérard fut publiée vers 1493, suivie d’une seconde vers 1494-1496 à laquelle succéda notre édition vers 1505.
Elle est illustrée, pour la première partie, de 86 petits bois gravés dans le texte, en réalité 83 dont 3 répétés une fois, et de la marque de l’imprimeur au dernier feuillet. La seconde partie est ornée de 3 bois représentant l’auteur à son pupitre, dont un répété une fois, et le troisième repris d’un de ceux décorant Le Roman de la rose .
L’exemplaire comporte des annotations manuscrites anciennes au titre et à 4 feuillets.
Dos redoré, tache au premier plat. Titre déchiré et doublé avec manques, sali avec annotations manuscrites anciennes, réparations grossières aux feuillets a2, a3, a4 ; mouillures marginales, taches et petite galerie de vers aux 40 premiers feuillets, déchirure dans la marge supérieure des 7 premiers feuillets.
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