Lot n° 202
Sélection Bibliorare

[Antoine de LA SALLE]. Lhystoire ‡ cronicque du petit Jehã de saintre ‡ de la ieune dame des belles cousines sans autre nom nommer avecques deux hystoires de messire Floridan ク la belle Ellinde, ensemble lextraict des cronicques de Flandres...

Estimation : 4 000 - 6 000
Adjudication : 6 372 €
Description
combat les ioustes ク tournay Tant a pied comme a cheval ou Il cest trouve en son temps.
Paris, Jehan Bonfons, Libraire demourant en la rue neusve nostre Dame a lenseigne saint Nicolas, 5 mai 1553.
Petit in-4, maroquin améthyste, dos à 5 nerfs orné de doubles filets à froid, doublure de maroquin rouge ornée d’une grande dentelle dorée aux petits fers, tranches dorées sur marbrure ( Duru, 1845 ).

Bechtel, 414/L-52 // Brunet, III-528 // Tchemerzine-Scheler, IV-58 // USTC, 37624.

(116f.) / A-Z4, ク 4, Aa-Bb8, Cc4 / 39 longues lignes, car. goth. / 123 × 173 mm.

Quatrième édition, non moins rare que les précédentes.
Né près d’Arles vers 1385, Antoine de La Salle, ou La Sale, vécut une partie de sa jeunesse à Rome. À son retour, on sait qu’il remplit l’office de viguier ou prévôt à Arles pour le compte de Louis III, duc d’Anjou et comte de Provence dont il était le secrétaire. Après la mort de Louis III, il poursuivit ses offices auprès de son frère et successeur René d’Anjou, qui lui confia la charge de précepteur de son fils Jean d’Anjou, duc de Calabre. C’est à ce dernier qu’Antoine de La Salle dédiera son ouvrage le plus important, L’Histoire et plaisante chronique du petit Jehan de Saintré . Ses talents littéraires valurent à La Salle les bonnes grâces du comte de Saint-Paul, qui l’emmena en Bourgogne, en fit le précepteur de ses enfants et le présenta à la cour de Philippe le Bon. La Salle mourut en 1461.
Le Petit Jehan de Saintré est un roman d’apprentissage à l’amour courtois et à l’idéal chevaleresque : Madame des Belles Cousines, éprise du jeune page Jean, fils aîné du seigneur de Saintré, décide de faire son éducation. Pour devenir parfait chevalier et mériter l’amour de la belle, le jeune homme doit partir guerroyer en terres lointaines. À son retour cependant, la dame de ses pensées a accepté les hommages d’un rival. Tableau souvent ironique de la société aristocratique, ce roman est écrit avec fraîcheur et délicatesse (Bechtel). Suivent dans les derniers feuillets
la tres piteuse hystoire de messire Floridan iadis chevalier ク de la tresbõne ク vertueuse damoyselle Ellinde ク de leurs trespiteuses fins , ainsi qu’une Addicion extraicte des cronicques de Flandres q est tresbelle chose
qui traite de la paix tentée entre Philippe VI de France et Édouard III d’Angleterre en 1340, au début de la Guerre de Cent Ans.
Après avoir été remaniée, comme ce fut souvent le cas pour les romans du genre, Lhystoire et cronicque du petit Jehã de Saintre fut imprimée pour la première fois en 1517 à Paris chez Michel Le Noir. Suivent deux autres éditions parisiennes ( Le Noir, 1523 et Trepperel, ca 1529 ) avant celle-ci donnée par Jean Bonfons en 1553. La date n’apparaît ni sur le titre ni au colophon, mais à la fin du roman, avant la table (f. Bb8v), avec le nom de l’auteur ( l’acteur ) en toutes lettres.
Titre imprimé en rouge et noir, orné d’un beau bois représentant une scène de tournoi avec deux chevaliers en armure s’affrontant à la lance au premier plan, devant un château, observés par des femmes à leur fenêtre et par deux autres chevaliers attendant leur tour. Marque de Jean Bonfons (Renouard, n° 60) sous le colophon, au verso du dernier feuillet et nombreuses lettrines xylographiques dans le texte, grandes et petites, provenant de plusieurs alphabets.
Bords des plats inégalement passés. Restauration angulaire au titre et aux deux premiers feuillets de texte, exemplaire un peu court de marge en tête sans atteinte au texte.

Provenance :
Ambroise Firmin-Didot (ex-libris, 6-15 juin 1878, n° 620).
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