Lot n° 191

GUY de WARVICH. Cy commence Guy de vvarvich chevalier Dãgleterre qui en son temps fit plusieurs prouesses et conquestes en Allemaigne, ytalie et Dannemarche. Et aussi sur les infidelles ennemys de la chrestiente Comme pourrez veoir plus a plain en...

Estimation : 2 000 - 3 000
Adjudication : 7 009 €
Description
ce present livre Imprime nouvellement a Paris.
Paris, Anthoine Couteau pour Francoys Regnault… a lenseigne de lelephant devant les maturins, 12 mars 1525.
In-4, maroquin rouge, triple filet doré, armoiries dorées au centre du premier plat, dos à 5 nerfs orné très abîmé, tranches dorées ( Reliure anglaise du XVIIIe siècle ).

Bechtel, 359/G-404 // Brunet, II-1833 // Renouard, ICP, III-832 // USTC, 34418.

(4f.)-LXXXf. (mal chiffrés LXXXIX, erreurs dans les signatures et la foliotation) / A4, B-F6, G8, H-O6 / 43 longues lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 172 × 250 mm.

La plus ancienne édition française connue de ce roman de chevalerie, l’un des plus populaires du Moyen Âge.
Guy de Warvich est un long poème anonyme du XIIIe siècle, dont le héros éponyme, par les aventures qu’il vit, les dangers qu’il affronte et la noblesse de ses sentiments, a pris rang parmi les types les plus accomplis de la chevalerie (Larousse).
Amoureux de Felice, comtesse de Warvich, qui a promis de le prendre pour époux lorsqu’il serait devenu le chevalier le plus illustre de la chrétienté, Guy de Wallingford quitte l’Angleterre et, aidé de son compagnon Harold, accomplit des prouesses incroyables. Après de multiples périls, il met en déroute l’armée du soudan de Babylone qui marchait sur Constantinople avant d’être fait prisonnier dudit soudan . Il parvient à s’enfuir, non sans couper la tête de son ennemi, et se voit proposer, pour prix de ses exploits, la main de la fille de l’empereur d’Allemagne. Au moment de se marier, il se rappelle la belle Felice et renonce à cet honneur pour épouser la dame de ses pensées, ce qu’il fait après avoir libéré l’Angleterre d’un terrible dragon. À peine marié, Guy songe qu’il a accompli tous ses exploits pour le service d’une femme et rien pour celui de Dieu. Bien décidé à combler cette lacune, il quitte son épouse et se lance dans une nouvelle série d’aventures héroïques dans les lieux saints : il pourfend des géants, sauve des empires, puis, toujours dévot (Larousse), retourne en Angleterre où il devient ermite dans une forêt voisine du château de sa femme. Sentant la fin proche, il se fait reconnaître de cette dernière qui accourt pour, hélas, le trouver déjà mort et le suivre dans la tombe.
Cette édition en prose française a été publiée par François Regnault à
Paris en 1525. La mention Imprime nouvellement a Paris sur le titre laisse planer le doute quant à une édition antérieure dont on aurait perdu toute trace. C’est en tout cas la plus ancienne version française imprimée connue. Guy de Warvich ne sera réimprimé en français que 25 ans plus tard, vers 1550, chez Jean Bonfons.
L’illustration se compose d’une grande lettrine C grotesque et de la marque à l’éléphant de François Regnault (Renouard, n° 941) sur le titre, ainsi que de 19 gravures dans le texte (16 bois différents dont 2 répétés) et de nombreuses lettrines xylographiques à fond criblé et décor floral. Les gravures proviennent de différents fonds: 5 proviennent notamment des bois illustrant Le Pèlerinage de l’homme de Guillaume de Guilleville (Vérard, 1511, cf. le n° 190 du présent catalogue) et un autre, ici répété, provient d’une édition des Cent Nouvelles de 1486.
L’exemplaire, dans une reliure anglaise en maroquin rouge du XVIIIe siècle, porte au verso du titre la signature du bibliophile James West (1704 ?-1772) et contenait, d’après la notice du catalogue Fairfax Murray, une lettre de Lord Warwick à West (une garde porte les traces de colle ayant servi à contrecoller cette lettre, disparue depuis). Il ne figurait pas au catalogue de sa vente en mars-avril 1773. Une garde porte également diverses inscriptions à l’encre dont Leigh’s Sale et M. Wodhull Apr12th 1779 . Michael Wodhull (1740-1816) aurait été acquéreur du volume en 1779 lors d’une vente londonienne chez Leigh et y aurait donc fait apposer ses armes. Lors de la vente de sa bibliothèque par ses héritiers en 1886, le volume était décrit comme An excessively rare Romance of Chivalry in prose .
Reliure très abîmée avec mors supérieur fendu et manques au dos, coiffes arrachées, dos redoré et pièces de titre refaites. Deux feuillets un peu brunis (E3 et E4).
Provenance :
James West (ex-libris manuscrit au verso du titre, pas dans sa vente de 1773), Michael Wodhull (armes et ex-libris manuscrit avec date d’acquisition, 11-20 janvier 1886, n° 1208) et Fairfax Murray (étiquette, n° 662).
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