Lot n° 128

GOUNOD Charles (1818-1893). — L.A.S. « Ch. Gounod », Courtavenel 1er septembre 1850, à Ivan TOURGUENIEV ; 4 pages in-8, cachet sec de la Collection Viardot (petites taches).

Estimation : 300 - 400
Adjudication : 520 €
Description
Très belle lettre à Tourguéniev sur Sapho et Pauline Viardot.

« Cher bien bon Tourguéneff, Je vous aime de tout mon coeur : c'est là mon premier mot et je le répèterai encore à la fin de ma lettre ». Il l'assure de « la bonne, sûre, solide, sincère et tendre affection que l'on a ici pour vous. [...] Il me semble que chacune des heures de votre vie doit être comme protégée par les coeurs dans lesquels vous êtes resté ; [...] vous devez vous sentir vraiment gardé et regardé ici - Chère Madame VIARDOT est de retour au milieu de nous depuis deux jours : nous avons hier beaucoup parlé de vous tous deux : vous savez si elle vous est tendrement dévouée : elle a bien voulu me mettre au courant du détail de votre vie par la lecture de q.q. unes de vos lettres »... Il s'excuse de ne pas lui avoir plus écrit, mais il a été ces derniers temps « si maladivement occupé et préoccupé du second acte de Sapho », qu'il était de la plus désobligeante humeur, « et que je n'avais je pense rien de mieux à faire que d'épargner à mes amis un contact aussi acariâtre ». Il n'aurait fait que lui rabâcher son inquiétude, ses doutes, ses hésitations, ses revirements et ses blocages de composition : « comprenez comment rien ne pouvait me pacifier sur la véritable valeur de mon oeuvre tant que je me trouvais aux prises avec un doute indestructible sur la valeur dramatique.
Maintenant ma paix est de retour ici : elle m'a parlé : et quand je n'avais pas vu sur et dans son visage un contentement dont j'avais tant de besoin, sa parole me suffisait pour la tranquillité que je souhaitais - Oui, cher ; notre Sapho est contente de la mienne [...] c'est pour moi la plus douce et la plus sérieuse récompense de mon travail. [...] Je vous dirai seulement combien je trouve de bonheur à vous ma musique acceptée, accueillie, aimée dans le sein d'une aussi belle nature que celle qui la reçoit »... Il termine sa lettre par de longues protestations d'amitié...
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