Lot n° 342

(Comica & Satirica) - [GOUDAR, Pierre-Ange].- L'Espion chinois : ou, L'envoyé secret de la cour de Pékin, pour examiner l'état présent de l'Europe. Traduit du chinois. Cologne [Londres, T. Becket; P.A. de Hondt], 1764. 6 tomes en 3 vol in-8° :...

Estimation : 250 / 300
Description
viii-303, [2]-310, [2]-308-195/216, [2]-330-221/240-265/266, [2]-284-247/264, [2]-294-217/119-241/245-267/281 pp.; 3 h.-t. (les tables des t. III-VI ont été reliées dans le désordre à la fin des t. IV-VI, qqs rouss.). Rel. de l'époque : plein veau marbré, dos fleuronnés dorés à nerfs et étiq. de cuir rouge, tr. rouges (coins nus, coupes fort émoussées, coups au plat sup. du t. I, cachet sec d'appartenance sur le plat sup.).
Édition originale anonyme très rare car dès sa parution à Londres l'ouvrage fut interdit, ce qui rend l'édition rare et explique le fait qu'on a souvent pris l'édition de 1765 pour l'originale. L'anonymat de la publication fut levé en 1779. Ex. complet des tomes et des trois rares frontispices. L'ouvrage se compose de 540 lettres assez brèves, d'un caractère satirique très mordant, portant sur la religion (dogme, papes, abolition de la société des jésuites...), la politique (situation à la fin de la Guerre de Sept ans, projets de paix européenne), les moeurs et usages à la cour (Louis XV, Mme Pompadour), à la ville (excès de la mode) ou à la campagne, les spectacles, la vie culturelle (musique, littérature, théâtre), l'économie, l'histoire de France, Italie, Angleterre, Suisse, Espagne et Portugal, etc. "[Goudar] ne se contente pas de critiquer les moeurs, mais entend lever le secret sur la politique des états, sur l'incompétence des ministres, l'indignité des grands qui gouvernent l'Europe" (Wikipedia). De nombreuses rééditions et traductions attestent du succès de l'ouvrage, auquel Casanova participa pour 5 ou 6 lettres, et une suite fut publiée en 1778-1779 sous le titre "L'espion français à Londres" mais moins originale quoique tout aussi mordante. Aventurier à l'esprit libre et agent du gouvernement français discrédité par son amour du jeu et son activité de maquereau, Goudar (1708-1791)raconta ses aventures politiques mêlées d'anecdotes dans de nombreux essais et romans épistoliers. II détestait le système de coterie des Encyclopédistes, vécut en Italie et à Londres ou il écrivit, dans des cafés, son Espion chinois inspiré surtout par les Lettres persanes de Montesquieu et les Chinese Letters de Goldsmith. # http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0387-lespion-chinois-2 (Voltaire Foundation).
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