Lot n° 631

ÉTATS GÉNÉRAUX. Lettre manuscrite (non signée ; une mention au crayon indique « …

Estimation : 800 - 1 000 EUR
Enchérir sur
www.drouotdigital.com
Description
ÉTATS GÉNÉRAUX. Lettre manuscrite (non signée ; une mention au crayon indique « Boulainvillier » et une autre au dos : « Boulainvillier. Lettre du jeu de Paume - M. Berenger féodiste du marquis »). 2 pp. ½ in-4. [Paris, 23 juin 1789]. Adresse au dos avec marque postale de Paris et cachet de cire armorié. Passionnante relation des événements aux États généraux entre le 20 et le 23 juin 1789, et en particulier le Serment du Jeu de paume. « […] cette résolution du Roy n'empêcha pas l'assemblée nationale de s'assembler samedy 20 juin dans un Jeu de paume et de faire l'arrêté suivant […]. L'assemblée a alors proféré unanimement et par un oui général le serment cy après. Nous jurons de ne jamais nous séparer de l'assemblée nationale et de nous réunir à elle partout où les circonstances l'exigeront jusqu'à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides. Un cri de Vive le Roy s'est fait entendre qui a ainsy terminé cette cérémonie ». Il relate ensuite ce qui s'est passé le 22 alors que la séance a été annulée par Louis XVI et remise au 23. Mais « il paraît que la séance du tiers ou nationale a encore été tenüe au Jeu de Paume lundy et suivant les nouvelles qui se sont débitées ce même lundy au Pallais Royal, 149 membres du clergé avec 5 évêques ont passé avec le tiers état et ont signé le serment cy dessus. La majeure partie de la noblesse du Dauphiné en a fait autant. Cecy se confirme […]. La séance royale a commencé le 23 à 11 heures et ainsy a midy le Roy a prononcé son discours et a accordé 37 articles d'une part et 14 de l'autre. Ce soir ils seront imprimés. L'opinion par tête est accordée pour tout ce qui est constitutionnel et ce qui regarde les impôts. Ainsy voilà un grand procès gagné pour le tiers. Ils ne trouvent pas cependant que cela suffise, car après la séance, la noblesse et le clergé ont crié vive le Roy et leur silence a été profond. Sa Majesté avoit donné les ordres à M. de Brézé de diviser les trois ordres. Le tiers n'en a tenu compte et est resté là. On ne sçait pas ce que cela deviendra […] ».
Partager