Lot n° 615

Alain RESNAIS (1922-2014), cinéaste. Lettre autographe signée à Frédéric de Towarnicki (4 pp. …

Estimation : 800 - 1 000 EUR
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Description
Alain RESNAIS (1922-2014), cinéaste. Lettre autographe signée à Frédéric de Towarnicki (4 pp. ½ in-8), à Nice, écrite à la suite d'une lettre de leur ami Jacques RASTIER (5 pp. ½ in-8). Paris, 18 avril 1943. Enveloppe timbrée conservée avec adresse d'Alain Resnais au dos. [En 1940, Alain Resnais, élève au cours Simon, fréquente le débutant dramaturge Jacques Rastier, le futur poète-philosophe Frédéric de Towarnicki (qui signera pour Resnais le scénario d'un film non réalisé, Les aventures de Harry Dickson) et le futur écrivain-journaliste Georges Walter. Cette amitié solide entre les quatre hommes perdurera après-guerre]. Très émouvante déclaration d'amitié entre les quatre jeunes hommes, séparés par la guerre (Alain Resnais et Jacques Rastier sont à Paris, Frédéric de Towarnicki et Georges Walter, à Nice). Jacques Rastier : « Un mot que je vous supplie de tenir au secret. Pour tous je n'ai pas rompu mon silence. Que personne ne sache à quel point je vous préfère à tout. Je sais que vous seuls, à travers les désespoirs d'une horrible vie m'avez gardé votre confiance et votre amour ; les secrets de notre amitié y sont tous contenus […] une grande œuvre longuement murie nait dans la souffrance et la solitude, dans les amitiés irréelles […]. Alain seul porte une peu de vous et que décidément je reconnais pour notre m'apporte par bouffées, dans cette cellule où je vis, le parfum de nos existences passées […]. Je vous demande maintenant que ma tache enfin annonce les fruits proches, de vous rappeler souvent que c'est pour tous que chacun travaille […]. Mais surtout le secret, le secret absolu, à double bavant de Fred, et toi Georges tombeau parfois trop éloquent/ Et puis surtout envoyez chez Alain tout ce que vous pouvez trouver que j'ai écrit, y compris cette pièce que tient (?), la moindre sottise m'importe. J'en ai absolument besoin […]. Travaillez… travaillez… travaillez… Je vous aime. Jacques ». Alain Resnais pour suit : « Voici maintenant que l'écriture, le style (ou plutôt son absence) changent. Seul un sentiment identique demeure : celui d'une fidèle amitié, contre laquelle un long silence n'a encore pu prévaloir. Que vous dire qui ne soit une affirmation de votre perpétuelle et double présence ? Toi, Georges, dont je constate chaque jour l'influence en moi - et toi, Fred, dont la dionysiaque joie demeure pour moi « l'exemple » ! Que votre éloignement ne dure. Quand t'entendrai-je faire résonner de ta Walkyrie triomphante le quartier de St Germain, O Fred, future fine fleur du Flore ! […] Pour moi, je continue dans une voie identique sinon avec succès, du moins avec persévérance. Vite, Fred, Georges, une large lettre […] ».
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