Lot n° 66

Reginald OUTHIER (1694-1774), astronome et savant, il accompagna Maupertuis dans son expédition …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Description
Reginald OUTHIER (1694-1774), astronome et savant, il accompagna Maupertuis dans son expédition en Laponie (1736-1737) et publia son Journal d'un voyage au Nord qui le rendit célèbre. Lettre autographe signée à Charles-Marie de La Condamine (1701-1774). 3 pp. in-4. Bayeux, 18 juin 1761. Adresse au dos. Très belle lettre à La Condamine sur ses observations d'éclipses et sur Maupertuis. « Je crois vous avoir envoïé en son temps l'observation que je fis de l'éclipse de soleil le 12 de juin de l'année dernière ; je ne sçay si vous en aurés fait usage à l'Académie […]. Comme je ne sçavois pas si vous étiés actuellement à Paris, je ne vous ay pas envoié plus tost les deux observations cy jointes de la dernière éclipse de lune du 18 may, et du passage de Vénus sur le soleil le 6 du courant. Pour l'éclipse du soleil du 3, nous avons été près de quinze jours sans voir le soleil, et il n'y a pas eu moyen de le voir un moment. Comme M. Baudouin m'avoit fait l'honneur de m'envoïer ses deux mémoires sur le satellite de Vénus, j'eu celuy de luy envoïer dès le 8 du mois l'observation que je venois de faire en luy faisant mes très humbles remerciements […]. Quoy que j'y ay pris toute la peine imaginable, vous pensés bien, Monsieur, qu'on ne doit pas en attendre toute la précision d'une observation faite avec des mains bien assurées et tout autres que les miennes ; je pourrois bien dire encore avec un bon micromètre, car le mien qui est de ma façon est bien éloigné d'être parfait. Je prends bien part, Monsieur, à la satisfaction que vous avés eüe de faire observer au Roy ce passage de Vénus sur le soleil, c'est même une distinction qui peut vous devenir fructueuse : Vénus devroit bien vous faire payer […]. Je pense que M. Clairaut traittera algébriquement la nouvelle combinaison des (?) de lunette pour corriger la refrangibilité et je n'y entendray rien. Je ne peux trop vous remercier, Monsieur, de l'éloge que vous m'avés envoïé de M. de Maupertuis ; il m'a appris bien du détail que je ne sçavois pas et ne m'a pas encore appris tout ce que je voudrois. Je vous avoüe cependant que je ne suis pas content de cet éloge, ny de la façon d'écrire de M. Formey ; et que seroit ce si vous et M. l'abbé Trublet n'aviez pas revu cet ouvrage. La fin des pages 57, 61 et 82 ne me plaisent pas : j'ay assés connu M. de Maupertuis pour en avoir une idée bien plus avantageuse que celle que m'en pourroit donner son éloge de M. Formey […]. Je ne manqueray pas dès le commencement de juillet de chercher le satellite de Vénus jusque vers le 15 que la lune commencera à nuire […]. Au tems de la mort de M. de Maupertuis, la Gazette de France et celle de Hollande, l'annoncèrent, et cela dans des termes plus dignes d'un éloge que ce qu'en dit M. Formey. Il y a bien loin de luy à M. de Fontenelle. Je suis persuadé que jamais M. de Maupertuis n'a attribué à la matière quelque degrés d'intelligence page 57. Il ne parle point du tout de sa sépulture ; auroit-il cru deshonorer sa mémoire en disant ce que la Gazette a dit, qu'il avoit été inhumé aux Capucins de Basle ? Je m'attendois à apprendre s'il avoit laissé des enfants ; M. de Fontenelle n'y auroit pas manqué, M. Formey n'en dit mot. Enfin, je trouve cet éloge bien prussien […] ».
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