Lot n° 41
Sélection Bibliorare

[GASTON PHÉBUS. Des deduiz de la chasse des bestes sauvaiges et des oyseaux de proye]. Suivi de [GACE DE LA BUIGNE. Roman des deduis]. Artois ?, vers 1520. Manuscrit en français, in‑4, 19 x 27 cm, à 29 lignes par page, calligraphié à l'encre brune et à l'encre rouge avec rehauts de peinture jaune sur papier vergé, 40 cahiers de 8ff. (le premier incomplet de 7ff.)

Estimation : 5 000 - 6 000 EUR
Adjudication : 46 128 €
Description

 : 299ff. de texte (sur 306) + 14ff. vierges, reliure de l'époque en veau brun sur ais, large décor à froid sur les plats composé de trois encadrements de roulettes et de filets, fleuron central, dos muet à cinq nerfs, platines de fermoirs métalliques, deux boulons métalliques au second plat. Exceptionnel manuscrit du premier tiers du xvie siècle, non répertorié, du Livre de chasse de Gaston Phébus et du poème de Gace de la Bugne, dans sa reliure de l'époque. Fine copie exécutée par Jean d'Ostove, seigneur de Neulette, vraisemblablement à partir de l'édition princeps publiée à Paris par Anthoine Vénard vers 1507. Manuscrit conservé depuis plusieurs générations par une famille du Pas-de-Calais résidant dans un village très proche de Neulette. Incomplet des 7 premiers feuillets. Texte en écriture gothique, sur une colonne, titres de chapitre à l'encre rouge, initiales sur 2 lignes de hauteur à l'encre rouge (deux à l'encre noire, ff.228 v° & 229 r°) parfois avec décor filigrané et se prolongeant légèrement dans la marge, nombreuses capitales en tête de ligne rehaussées de jaune. Réclame à quelques cahiers. Réglure à l'encre rouge, piqûres de réglures marginales. Papier, filigrané PM dans un écu couronné, fabriqué à Messines entre 1420 et 1549. Les sept premiers feuillets ont été déchirés, ne laissant qu'une petite partie de leur angle inférieur : manquent le titre, le poème introductif, le prologue, la table et les quarante-huit premières lignes (dans l'édition princeps de 1507) du texte, constituant le tout début du chapitre sur le cerf. Lesff. 87 v°, 88 & 89 r° sont salis et tachés. Le f. 121 est détaché, sali et effrangé avec manque de papier marginal sans atteinte au texte. Petit accroc sans manque au f. 209. Reliure frottée. Importants manques en haut et en bas du dos atteignant légèrement les plats. Manques en haut des plats, aux coins inférieurs et aux coupes du premier plat. Le Livre de chasse de Gaston Phébus L'ouvrage de Gaston Phébus est considéré comme le plus important des traités cynégétiques anciens en français. Il est l'œuvre de Gaston III de Béarn, dit Fébus ("le flamboyant"), 12e comte de Foix (1331-1391). Ce prince lettré et poète fut un remarquable administrateur et un fin stratège, agrandissant largement ses possessions et s'alliant avec le roi de France, Charles VI. Passionné de chasse, il en fit une activité diplomatique, par le biais d'échanges de chiens avec ses voisins, notamment le roi d'Aragon. Il entretenait d'ailleurs une meute remarquable qui semble avoir dépassé les mille cinq cents chiens. C'est bien lui qui dicte, entre le 1er mai 1387 (comme indiqué dans le texte) et novembre 1388 (selon le chroniqueur Jean Froissard), ce traité conçu comme un manuel didactique. Formant un parcours de simple apprenti à veneur confirmé, en passant par les étapes de valet de chien ou d'assistant, l'ouvrage traite des gibiers (cerf, daim, isard, chevreuil, lièvre, lapin, ours, sanglier, loup, renard, blaireau, chat sauvage et loutre) et de leur quête, des chiens et du chenil, ainsi que du dépeçage des prises et du piégeage. Gaston Phébus s'appuie sur son expérience et ses lectures, notamment les deux grands traités de vénerie del'époque, les Livres du roy Modus et de la reine Racio de Henri de Ferrières (vers 1360) et le Roman des déduits de Gace de la Buigne. « Il fut avec le Roy Modus le seul traité de chasse que purent consulter nos aïeux pendant près de deux siècles, jusqu'à la venue de Du Fouilloux » (Thiébaud). La seule traduction en français moderne fut donnée par Robert et André Bossuat et éditée par Nourry en 1931, comme second volume de la série "Les maîtres de la vénerie". Le Roman des deduis de Gace de la Buigne Ce long poème de douze mille deux cent dix vers octosyllabiques fut composé par l'aristocrate normand Gace de la Buigne (1310-vers 1384), chapelain des rois Philippe VI, Jean II puis Charles V. Formé au collège d'Harcourt à Paris, ce prêtre lettré côtoie à Avignon puis à Paris les savants et les artistes de son temps. C'est à la suite de la défaite française de Poitiers en 1356, que roi Jean le Bon, dont il partage la captivité en Angleterre, le charge de rédiger un traité de chasse pour son fils cadet Philippe, le futur duc de Bourgogne Philippe le Hardi. L'ouvrage, terminé après la mort du roi en 1364 (et avant 1377) est d'ailleurs dédié à ce prince. Le texte mêle des aspects techniques, des récits de chasse et des considérations sur

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