Lot n° 95

LOUŸS (Pierre) — Correspondance croisée de Pierre Louÿs et Jean de Tinan.

Estimation : 8000 - 10000 €
Adjudication : Invendu
Description
Mai 1894-septembre 1898. Réunion de 98 lettres autographes et 3 télégrammes de Pierre Louÿs et de 32 lettres autographes de Jean de Tinan, comprenant respectivement 258 pp. et 56 pp. de formats divers, avec 86 enveloppes jointes. Passionnante correspondance croisée entre Pierre Louÿs et son ami Jean de Tinan, couvrant les quatre années que dura leur amitié ainsi que la courte carrière littéraire du second, mort à vingt-quatre ans en 1898.
Amateurs de femmes et de bonne littérature, les deux jeunes écrivains échangent des propos à la fois légers et profonds, affectueux ou sarcastiques, se moquant d'un certain nombre de leurs contemporains comme Robert de Souza, Francis Viélé-Griffin, Paul Bourget ou encore Louis-Xavier de Ricard. Leurs amours sont bien présentes tout au long de ces pages, qu’elles soient vénales ou non, éphémères ou durables, et parfois partagées comme la liaison de Louÿs avec l’Algérienne Zohra ou celle de Tinan avec Marie de Régnier.
Leurs échanges débutent ici par une demande de Jean de Tinan – il a vingt ans et a rencontré Louÿs deux mois plus tôt –, qui sollicite l’envoi d’une photographie, vue chez André Lebey. Très vite, le tutoiement complice s’impose et les confidences se multiplient. Ils se donnent des nouvelles de leurs amis communs, tels Paul Valéry, André Lebey, André Fontainas, Franc-Nohain, Henri Albert, Claude Debussy, Gilbert de Voisins, la famille Heredia…
Cette correspondance concerne bien entendu leurs travaux littéraires respectifs : Les Chansons de Bilitis, Aphrodite, La Sévillane (La Femme et le pantin) de Louÿs ; Érythrée de Tinan, Penses-tu réussir !, Maîtresse d’esthètes… Ils y envisagent aussi des projets communs, comme lorsqu’ils fondent en 1896 Le Centaure, avec Henri Albert. Des vers émaillent cette correspondance, dont un long poème de Louÿs à la gloire d’une prostituée de Poitiers et six quatrains pornographiques de Tinan.
La dernière lettre de la main de Tinan, non datée (fin 1896 ?), est écrite du café Harcourt où il attend une petite amie, "meos lepidos amores". Les lettres suivantes, après cette date, sont toutes de Louÿs (au verso de la lettre du 7 novembre 1897, de la main de Tinan, un vers et l’adresse d’une certaine Mme Vallée, inscrits au crayon).
On joint le faire-part de l’enterrement de Jean Lebarbier de Tinan, inhumé au Père Lachaise le 21 novembre 1898. Et une lettre autographe de Pierre Louÿs, Le Caire [janvier 1898], à un ami, dans laquelle il évoque ses aventures sexuelles et le retard pris dans l’écriture de La Femme et le pantin. 3 pp. in-8, lettre incomplète.
De la collection Armand Godoy.
Pierre Louÿs et Jean de Tinan, Correspondance 1894-1998, Éd. du Limon, 1995 (seule la lettre du 30 septembre 1895 de Louÿs à Tinan n’y est pas reproduite).
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