Lot n° 93

SCARRON (Paul) — Le Romant comique. Paris, Toussainct Quinet, 1651. – Le Romant comique. Seconde partie.

Estimation : 6000 - 8000 €
Adjudication : 68 750 €
Description
Paris, Guillaume de Luyne, 1657. 2 volumes in-8, maroquin citron janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Mercier sr. de Cuzin).Édition originale excessivement rare des deux parties du Roman comique.
La première partie est parue chez Toussaint Quinet le 15 septembre 1651 ; elle a été réimprimée sous la date de 1652 et de 1654, et rééditée avec quelques légères corrections en 1655. Elle est dédiée au cardinal de Retz, archevêque coadjuteur de Paris, et s'orne d’un frontispice non signé, daté comme toujours de 1652, et d’une vignette de titre à la devise de l’éditeur, tous deux gravés à l'eau-forte.
La seconde partie fut publiée en 1657 par Guillaume de Luyne, gendre et héritier de Toussaint Quinet, mort en 1652. Scarron l'a dédiée à Madame Fouquet, la seconde épouse du surintendant des Finances. Les deux parties du roman furent réunis à partir de l'édition de 1658.
Ces deux tomes renferment tout ce que Scarron a composé du Roman comique, car il mourut alors qu'il travaillait à la troisième partie, dont il ne subsiste rien. Ses lecteurs durent se contenter de continuations apocryphes, telles la suite dite d’Offray dans les années 1660 ou celle donnée par Jean de Préchac en 1679.
L'édition originale de la première partie à la date de 1651 n'est connue qu'à huit exemplaires, dont deux incomplets, selon Vérène de Diesbach, parmi lesquels cinq sont conservés dans des bibliothèques publiques – BnF (incomplet du frontispice), Arsenal, Mazarine (incomplet d’un feuillet de dédicace), Versailles et British Museum ; tandis que trois exemplaires seulement se trouvaient encore en mains privées dans les anciennes collections Guyot de Villeneuve (le présent exemplaire), De Backer (1926, I, n°731) et Du Tillet (1938, I, n°131, aujourd’hui dans la collection Bonna).
Le Roman comique est le principal titre de gloire de Paul Scarron (1610-1660), auteur de comédies et de romans baroques reconnu, selon Henri Coulet, comme « le créateur du burlesque, en quoi il ne faut pas voir seulement la caricature dénigrante de l’épopée et du roman héroïque, mais une forme d’imagination jaillissante et une saisie originale de la réalité, servies par un style plein d’invention. »
Exemplaire de grande qualité sobrement établi par Mercier en maroquin citron janséniste.
De la bibliothèque Guyot de Villeneuve (1901, II, n°1033). Gustave Guyot de Villeneuve (1825-1898) fut un des plus grands bibliophiles français de la seconde moitié du XIXe siècle, ami intime du duc d'Aumale et membre des Bibliophiles françois, dont il devint président en 1894. À sa vente, l'exemplaire a été adjugé au libraire Édouard Rahir.
Magne, nos 256 et 263 – Tchemerzine, V, 716a et 718 – Le Petit, 129 – Lever, 376 – Diesbach-Soultrait, n°290 – Brunet, Suppl., II, 609 – En français dans le texte, n°95.
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