Lot n° 133

LORRAIN (Paul Duval, dit Jean). — Ensemble d'un manuscrit et de 3 lettres.

Estimation : 300 - 400 €
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Description
— Manuscrit autographe. Passage de son conte « Le vieux rose », dans une version très différente de celle parue dans le quotidien Le Journal le 22 décembre 1895, intégrant entre autre 8 strophes du poème « Fanerie pour Sarah » originellement paru en 1887 dans son recueil Les Griseries. « ... Involontairement pris à l'étrange invraisemblance du récit, nous songions tous à ce cas au moins nouveau de névrose de tissus et de nuances. - "Oui, un amoureux des élégances de jadis, un nostalgique retour vers les robes et le luxe des mortes des autres siècles, une tendre obsession pour tout ce qui toucha et enveloppa leurs corps évanouis, pour tout ce qui fut en d'autres temps la parure et l'âme de la femme. Mallarmé a indiqué cela... » (2 pp. in-folio).
— • Lettre autographe signée [à l'écrivain Charles Buet]. S.d. « Avez-vous reçu ma lettre ? Les sonnets ? Les photo[s] ? Étonné de ce long silence ! Si mauvais caractère que cela, il faut prévenir, alors. J'aime mieux croire que les austérités du carême ou plutôt de la Semaine Sainte vous ont fait un devoir de ne pas répondre au réprouvé que je suis, à moins que vous ayez rêvé l'idéal sur la foi d'un vers bien sonore et que, ma foi, les photographies et l'original qui en sont loin, de l'idéal, ne vous aient éteint comme une pluie d'octobre sur un feu de paille ! J'ai pourtant reçu de vous, hier, deux nouvelles : "Mab" et "La Joyeuse journée" [« La Petite reine Mab », publiée en revue en 1882, et « La Joyeuse journée de mai »] Est-ce un portrait que le Raymond de "La Joyeuse journée"... et d'après nature et ressemblant, n'est-ce pas ? C'est une disgrâce... aussi pourquoi vous emballez-vous sur des inconnus ! Dont vous aurez à rougir, peut-être ; vous cherchez l'auteur du Sang des dieux [ouvrage de Jean Lorrain paru en 1882], et vous trouvez l'auteur des Lys noirs (mon prochain volume), L'AUTEUR DU SANG DES DIEUX EST MORT, IL VIVAIT IL Y A TRES LONGTEMPS et je m'en suis souvenu il y a cela deux ou trois ans ; CELUI DE LA FORET BLEUE A VECU DE DIX-HUIT A VINGT, CELUI DES LYS NOIRS A EXISTE PEUT-ETRE, ou du moins il me hante en ce moment [Jean Lorrain publia Le Sang des dieux en 1882, La Forêt bleue en 1883, et Le Lys noir en 1901]. Je croyais vous avoir déjà dit que je suis un inconscient. J'attends... »
— • Lettre autographe signée [à Jane Catulle-Mendès]. « Ce mercredi matin ». [Probablement 1894]. « Dire qu'il y a sur le marbre depuis lundi un conte à vous dédié et composé pour vous et d'après vous. Les bombes anarchistes encombrent tout le journal ! Vous reconnaîtrez en le lisant combien inconsciemment vous y avez travaillé. Maintenant que je vous ai signalé LA LEGENDE DES TROIS PRINCESSES, guettez-le, accueillez-la comme une amie ou plutôt comme l'âme à la fois mensongère et réelle d'un miroir et surtout croyez-moi votre ami... Amitiés à Catulle. » Conte paru dans L'Écho de Paris le 23 février 1894, intégré l'année suivante dans son recueil Sensations et souvenirs.
— • Lettre autographe signée [à l'écrivain René Le Coeur]. Maison Rossignol à Plombières (Vosges), 30 août 1902. « Votre article paru dans le Journal de Fécamp m'était parvenu en découpure, et m'avait à la fois ravi, charmé et même ému, car les quelques lignes consacrées à mon enfance mélancolique dans ce pays immérité et à mes errances devant la magie des ciels m'avaient révélé plus qu'un critique, mais un ami... Malheureusement un hasard voulait que la signature de cet article fût coupée et, en désespoir de cause, j'avais écrit à M. Carolus d'Harrans [pseudonyme de l'écrivain Charles Durand, rédacteur en chef du Journal de Fécamp] pour lui demander le nom du signataire. Il se trouve que l'ami délicat et artiste est vous..., je bénis donc la coïncidence. Merci, et donc merci. Si monsieur d'Harrans vous a communiqué ma lettre, vous savez ce que j'en pensais. Sans connaître son auteur, j'allais écrire à Henri Letellier pour le prier de le reproduire dans Le Journal ! Je vais le faire d'autant plus volontiers maintenant et j'insisterai d'autant. J'ECRIS A OLLENDORFF ET JE LE PRIE DE VOUS ADRESSER UN VOLUME DU VICE ERRANT. M. CAROLUS D'HARRANS RECEVRA SON PHOCAS, mais ces deux volumes seront sans dédicace, car je ne rentre à Paris que vers le 15 7bre et encore ne ferai-je que passer rapidement [Jean Lorrain avait publié ses ouvrages Monsieur de Phocas et Le Vice errant chez Paul Ollendorff, respectivement en 1901 et 1902]. J'avais remis Lianeries et Faneries à mon ami Martin Gale de La Presse [pseudonyme de l'écrivain et journaliste Albert Flament], le priant d'en parler parce que je ne fais plus de bibliographie au Journal... Veuillez croire à ma sincère émotion et à ma déjà grande gratitude... »
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