Lot n° 132

JOUHANDEAU (Marcel). Ensemble de 9 pièces.

Estimation : 400 - 500 €
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Description
— Lettre autographe signée A ROBERT COQUET. 14 août 1948. Lettre écrite en son nom et celui de son épouse : « ... Tu sais que tu es notre fils adoptif... » Il parle de son travail d'écrivain, de ses autres activités à Mariol dans l'Allier, pays maternel d'Élise. Il se réjouit de figurer ce mois-là au sommaire de quatre revues, tout en s'inquiétant d'une faute d'impression dans son texte « La Faute plutôt que le scandale » dans le revue Hommes et mondes. Il évoque l'anniversaire de la mort de sa mère.
— • Lettre autographe signée [A ROBERT COQUET]. « Vendredi ». LETTRE D'AMOUR.
— • Lettre autographe signée [A ROBERT COQUET]. 16 mai 1957. Lettre d'amitié amoureuse, aussi de la gloire de paraître dans une revue suisse, et évoquant leurs femmes respectives.
— Lettre autographe signée [à son amant Robert Coquet]. 17 mai 1957. Sur un son article consacré à La Fontaine dans la revue Arts, sur sa biographie de saint Athanase, et sur un repas avec la mère de Robert Coquet et Henri Rode (qui joua un rôle dans sa relation avec Robert Coquet).
— • Lettre autographe signée A ROBERT COQUET. S.d. Incomplète du début. SUPERBE LETTRE D'AMOUR : « ... Ce que je voudrais t'inculquer, c'est l'estime de toi, la connaissance de la grandeur de l'âme et le souci d'assurer son indépendance, une indépendance royale, impériale. Délicatesse et noblesse, rien n'est plus rare et c'est à quoi tu dois tendre avec moi, en même temps que moi. Si je te faisais la peine la moindre par brutalité, si je te décevais par un seul de mes gestes, j'en mourrais. Sois avec moi comme je veux être pour toi. Ce qu'il faut que tu te proposes : perfectionner ton intelligence, meubler ta mémoire, améliorer ton coeur et acquérir les moyens de suffire à tes besoins, pour demeurer libre, quoiqu'il arrive. L'homme n'est grand que s'il n'est à charge à personne et davantage ensuite, s'il peut faire aussi le bonheur de plusieurs autres. Sans doute, il ne s'agit pas du présent. Tu es soldat, sans ressources. Je parle pour l'avenir. je serai toujours là, comme je suis près de toi, ton ange, ta Providence, mais je veux être près de toi, comme une force, non comme un danger de faiblesse. Tu sais bien que je te comblerai toujours. Appuie-toi donc de toute ta confiance sur ton Marcel, mais pour t'élever, pour devenir dans toute l'acception du terme un homme. Je suis entré dans ta vie, non pour que tu te rédobes à aucun devoir, mais pour t'aider à les accomplir tous, et le plus parfaitement du monde, avec moins de peine que si tu étais seul. Vois-moi : sans toi, je n'aurais pas le courage de faire tout ce que je fais, de me lever aussi tôt et de supporter bien des mécomptes. De l'énergie, mon Robert adoré, que je sois fier de toi. Ne te détache opas de ta religion. Tu m'as peu à peu détaché de tous les êtres, de tout. Je n'ai plus de plaisir qu'avec toi et par toi et pour l'amour de toi j'irais jusqu'à renoncer à mon plaisir. À travers notre amour déjà parfois m'appraît Dieu lui-même. Ensemble, nous devons nous élever jusqu'au Ciel. je t'embrasse, mon Robert, mon bien-aimé. M. »
— • Lettre autographe signée aux parents de Robert Coquet, Hélène et Moïse. 8 janvier 1949. Lettre amicale, évoquant également Henri Rode. ROBERT, OU LE GRAND AMOUR DE MARCEL : Marcel Jouhandeau entretint une longue relation amoureuse avec le musicien Robert Coquet, particulièrement intense de 1948 à 1952, puis s'atténuant. C'est son ami l'écrivain Henri Rode (un temps son secrétaire, et son futur biographe) qui lui avait présenté ce beau garçon qui avait été son amant durant trois ans et demi. Durant tout le temps que dura l'aventure de Marcel et Robert, une active correspondance s'échangea entre les trois hommes. Écrivain de la chronique intime et auteur d'une oeuvre fortement autobiographique, Marcel Jouhandeau conçut bientôt l'idée de faire le récit de cette relation aussi bien sentimentale et sexuelle qu'épistolaire : il publia ainsi L'École des garçons en 1953, et Du Pur amour en 1955, en y intégrant des passages entiers des correspondances croisées. Conscient de la valeur littéraire des lettres qu'il avait reçues, il accorda le tiers de ses droits d'auteur sur ces deux ouvrages à ses deux correspondants. Henri Rode affirma cependant à quelques personnes dont Jean Paulhan, qu'il était l'auteur des lettres à Marcel Jouhandeau de Robert Coquet, et que ce dernier ne faisait que les recopier de sa main. Jouhandeau l'apprit par Paulhan et entra dans une grande colère, se brouillant un temps avec Rode. Il écrivit alors une suite à Du Pur amour, qui parut en 1957 dans une édition augmentée de l'ouvrage : Rode et Coquet, qui s'y trouvaient bien moins à leur avantage, en conçurent de l'amertume.

— Notes autographes du type de celles de ses Journaliers. 1963. 6 pp. in-8. Fragment concernant JEAN PAULHAN, et notamment ce que Jouhandeau considère comme sa feinte jalousie au sujet de Dominique Aury.
— • Lettre autographe signée aux éditions Gallimard. 1924. Concernant sa nouvelle Mademoiselle Zéline ou Bonheur de Dieu.
— • Lettre autographe signée à Claude Mauriac. 1965. Concernant sa fille adoptive Liliane Lécuyer, dite Céline : « ... Élise, qui est un Titan, a tiré Céline des griffes de son mari... Peut-être arriverons-nous à sauver l'appartement que, vous vous souvenez, j'avais acheté. Maintenant, il est complètement acquis. Les contrats qu'avait rédigés ROGER NIMIER n'ont plus d'objet... »

JOINT, 2 PORTRAITS PHOTOGRAPHIQUES. Clichés et tirages Carl Van Vechten. 6 octobre 1949. — Portrait photographique. Cliché et tirage Claude Robin.
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