Lot n° 99

NICÉRON (Jean-François) et Marin MERSENNE. — La Perspective curieuse du Reverend P. Niceron [...]. — Avec L'Optique et la catoptrique du R. P. Mersenne. — A Paris, chez Jean Du Puis, 1663. — In-folio, (4 dont les 2 aux versos blanches) pp....

Estimation : 1 000 - 1 500 €
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Description
; (8)-191-(1) pp. ; (12)-134-(2 blanches) pp. ; veau brun moucheté, dos à nerfs cloisonné et fleuronné avec pièce de titre grenat, tranches mouchetées ; reliure usagée avec une coiffe restaurée, mors fendus, mouillures marginales et quelques taches, déchirure angulaire à un feuillet, titre gravé monté sur onglet (reliure du début du XVIIIe siècle).
La Perspective curieuse du Père Nicéron avait originellement paru à Paris en 1638 chez Pierre Billaine, illustrée d'une suite de 25 planches scientifiques gravées sur cuivre hors texte. Une édition latine complétée, notamment à partir des travaux de Daniele Barbaro, parut de manière posthume en 1646 chez François Langlois sous le titre Thaumaturgus opticus, ornée cette fois de 42 planches scientifiques. Le mathématicien et physicien Gilles Personne de Roberval en donna une nouvelle édition française, imprimée à la date de 1652 (mais avec privilège de novembre 1651) pour l'éditrice parisienne Madeleine de Colemont, veuve de François Langlois, avec une suite de planches scientifiques portée cette fois à 50 planches scientifiques (celles de 1638 et les autres intercalées dans une numérotation refondue), et il en compléta le volume en y joignant l'édition originale de L'Optique et la catoptrique du Père Mersenne. Le présent volume est la réémission par Jean Du Puis à Paris, en 1663, de l'édition de 1652 avec titre général renouvelé (le titre particulier du traité du Père Mersenne a été conservé).

— NICERON (Jean-François). La Perspective curieuse.
Illustration comprenant 52 planches gravées sur cuivre hors texte, soit un portrait-frontispice par Michel Lasne, un titre-frontispice par Pierre Daret, et 50 planches scientifiques numérotées 1 à 50 ; avec 7 diagrammes géométriques gravés sur bois dans le texte.
UN GRAND TRAITE PRATIQUE SUR L'ILLUSION D'OPTIQUE. Jean-François Nicéron a rédigé cette Perspective curieuse en quatre « livres » : dans le premier, il définit le champ et la nature des problèmes que l'optique présente, pose les théorèmes fondamentaux nécessaires à la compréhension du sujet et propose une méthode générale de collinéation inspirée en grande partie de Leon Battista Alberti et d'Albrecht Dürer. Dans le deuxième livre, il traite de la représentation corrective de la perspective sur des surface courbes ou irrégulières. Dans le troisième, consacré à la catoptrique, il expose les principes de l'anamorphose corrective des figures vues par réflexion dans des miroirs plans, cylindriques ou coniques. Enfin, dans le dernier livre, consacré à la dioptrique, il décrit un appareil utilisant la réfraction à travers une lentille polyédrique pour recomposer une figure donnée. Parmi les premiers, Nicéron y fait ici mention de la loi de réfraction posée en 1637 par René Descartes.
LE MATHEMATICIEN ET PHYSICIEN JEAN-FRANÇOIS NICERON (1613-1646) fut l'élève du Père Mersenne au collège de Nevers à Paris. Entré ensuite chez les Minimes, il fut professeur de mathématiques dans le couvent de son ordre à Rome, et investi de diverses missions d'inspection. Il fut le lien entre les mathématiciens et physiciens français et italiens, informant les uns des découvertes des autres, et fit partie d'un groupe conduisant des expériences suggérées par les travaux de Galilée. Sa contribution majeure aux sciences concerne comme ici la perspective et l'optique géométrique. D'une santé fragile, il mourut prématurément à l'âge de 33 ans.

— MERSENNE (Marin). L'Optique et la catoptrique.
ÉDITION ORIGINALE POSTHUME, EN SECONDE EMISSION.
Illustration comprenant 30 bois gravés : diagrammes géométriques et représentations anatomiques.
ULTIME CONTRIBUTION DU PERE MERSENNE A CE DOMAINE SCIENTIFIQUE, comprenant des études expérimentales sur l'acuité visuelle et la vision binoculaire, ainsi qu'une réflexion critique sur les hypothèses ayant alors cours sur la nature de la lumière.
UN DES PERES DE LA REPUBLIQUE DES SCIENCES, LE PERE MARIN MERSENNE (1588-1648) fut reçu chez les Minimes en 1611 et passa près de trente ans de sa vie dans le couvent de l'Annonciade à Paris. Il s'y consacra aux études savantes, dans le but d'utiliser la science objective pour soutenir la religion et une certaine conception de l'homme face aux athées, déistes et occultistes, mais aussi pour défendre l'idée d'une vérité rationnelle face aux sceptiques.
À cet égard, ses premières publications attirèrent l'attention de Pierre Gassendi dont il devint un des proches amis. À partir de 1623, il développa un réseau de correspondants dans toute l'Europe, et accueillit régulièrement des personnalités éminentes des sciences et des lettres telles que Pierre de Fermat, Jan-Baptist Van Helmont ou Thomas Hobbes - c'est chez lui que le jeune Blaise Pascal rencontra René Descartes. Il formalisa le rôle central qu'il se donnait en créant l'Academia Parisiensis, ancêtre de l'Académie des Sciences. Il développa une philosophie des sciences particulière, dans laquelle l'expérience permet d'explorer les réalités extérieures du monde naturel, en toute liberté. Convaincu par exemple que Galilée n'avait pas été condamné pour hérésie, il publia une traduction française du traité inédit de celui-ci sur la mécanique. Il s'intéressa beaucoup lui-même à la question de l'acoustique et l'optique, et y consacra de nombreux ouvrages.
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