Lot n° 60

WRIGHT (Frances). — Voyage aux États-Unis d'Amérique, ou Observations sur la société, les moeurs, les usages et le gouvernement de ce pays, recueillies en 1818, 1819 et 1820. — À Paris, chez Béchet aîné, Arthus Bertrand, 1822. — 2...

Estimation : 200 - 300 €
Description
volumes in-8, xiv-351-(une blanche) + vi-359-(une blanche) pp., demi-basane brune à coins, dos ornés de filets et fleurons dorés avec pièces de titre et de tomaison brunes et vertes ; reliure frottée avec manques aux pièces du dos et coins usagés, départs de mors fendus (reliure de l'époque).
PREMIERE EDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE, par Jacques-Théodore Parisot, de cet ouvrage originellement paru en anglais à Londres en 1821. Le traducteur, ancien officier du Premier Empire, a placé en tête du livre une épître dédicatoire au marquis de La Fayette.

Récit d'un périple qui mena Frances Wright de New York à Philadelphie chez Joseph Bonaparte, puis au Nord sur le fleuve Hudson à West Point et Albany, et ensuite au Canada à Montréal en passant par les chutes du Niagara et le lac Érié. Le retour s'effectua par le lac Champlain jusqu'à Washington. Frances Wright accompagne ici ses observations de multiples remarques sur l'histoire, l'éducation, la religion, la politique, les Indiens, etc.

REFORMATRICE SOCIALE FEMINISTE ET ABOLITIONNISTE, AMIE DE LA FAYETTE, FRANCES WRIGHT (1795-1852) était issue d'une riche famille écossaise favorable à la Révolution française. Orpheline, elle vécut un temps chez un oncle professeur de philosophie, auprès de qui elle fit de nombreuses lectures, adopta un système de pensée inspiré du matérialisme épicurien, et commença à publier des ouvrages de littérature. Elle effectua un voyage en Amérique du Nord avec sa soeur, de 1818 à 1820, dont elle tira le présent récit qui rencontra un franc succès et fut traduit en plusieurs langues. C'est à l'occasion de cette publication qu'elle put se lier d'amitié avec le marquis de La Fayette qui fit l'éloge de son livre à Thomas Jefferson : « The Elder Miss Wright did for the first time give me the pleasure to read the praise of America from an English pen » (lettre du 1er juin 1822). Elle l'accompagna en 1824 dans sa tournée triomphale aux États-Unis, et put y rencontrer avec lui des personnalités telles que Thomas Jefferson et James Madison qui approuvèrent son projet d'acheter, éduquer et émanciper des esclaves. Elle décida de rester en Amérique, et fonda en effet une communauté autonome multiraciale à Nashoba dans le Tennessee, avec la caution morale de La Fayette et du philosophe et homme politique Robert Dale Owen (fils du philosophe socialiste). Ce fut cependant un échec, du point de vue économique et en termes de réputation, car le régisseur blanc du domaine vivait avec une ancienne esclave noire ce qui suscita de la réprobation dans la société de l'époque - ayant englouti une grande partie de sa fortune dans l'aventure, Frances Wight aida alors les noirs de Nashoba à s'installer en Haïti. En 1828, elle s'attacha plus particulièrement à Robert Dale Owen qu'elle suivit dans sa communauté utopiste à New Harmony en Indiana, puis à New York, lieux où elle fut la première femme à publier un périodique aux États-Unis. Elle professa, dans des écrits et des conférences, des idées radicales sur la condition des femmes (égalité des sexes, droit au divorce et au contrôle des naissances), sur l'éducation (gratuite et publique), sur les noirs (émancipation et éducation), etc. En 1830, elle épousa un médecin français rencontré à New Harmony, Guillaume d'Arusmont (le marquis de La Fayette fut témoin à leur mariage), et vécut avec lui à Paris jusqu'en 1835, mais ils divorcèrent en 1850. Elle se fixa finalement à Cincinnati en Ohio, mais fit encore quelques voyages en France.

RARE, absent des collections de la BnF.
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