Lot n° 49

[MONTLEZUN (Barthélemy Sernin Du Moulin de Labarthète, baron de)]. — Voyage fait dans les années 1816 et 1817, de New-Yorck à La Nouvelle-Orléans, et de l'Orénoque au Mississipi, par les Petites et les Grandes-Antilles. — Paris, librairie...

Estimation : 300 - 400 €
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Description
de Gide fils, 1818. — 2 volumes in-8, (4 dont la dernière blanche)-372 [mal chiffrée 313] + (4 dont la dernière blanche)-408 pp., demi-basane verte, dos lisses ornés de filets dorés et de fleurons à froid avec titre et tomaison propre à la collection, tranches marbrées ; dos passé et frotté (reliure de l'époque).
ÉDITION ORIGINALE ; formant les tomes XXII et XXIII de la « Collection de voyages modernes » de l'éditeur Théophile-Étienne Gide.

Journal relatant un périple effectué qui mena d'abord le baron de Montlezun de Norfolk en Virginie à Baltimore, Washington, Monticello, puis de Charlottesville à Philadelphie et New York. Il se poursuivit en plusieurs fois, avec traversées maritimes, à La Nouvelle-Orléans, La Havane, Charleston (Caroline-du-Sud), les îles de La Guadeloupe, Marie-Galante et Saint-Thomas.
Royaliste attaché à l'Ancien-Régime, le baron de Montlezun ne ménage pas la société américaine, se montrant particulièrement critique sur les rapports démocratiques entre individus et entre sexes, et sur ce qu'il considère comme un matérialisme excessif. En outre, il se refuse à accepter l'idée de la liberté d'expression telle qu'elle était respectée strictement aux États-Unis, et observait avec ressentiment que des émigrés bonapartistes et des régicides pouvaient se manifester librement en public.

VETERAN DU SIEGE DE YORKTOWN, LE BARON DE MONTLEZUN (1762-1844) mena une carrière d'officier militaire : au sein du régiment de Touraine, il fut d'abord en poste à Saint-Domingue et, quand la France se rangea aux côtés des États-Unis, il servit en Virginie en 1781 puis à bord des escadres françaises engagées dans les eaux américaines en 1782.
Quand, en 1790, son régiment se mutina contre son colonel royaliste, le frère de Mirabeau, le baron de Montlezun émigra et servit notamment dans l'armée du prince de Condé. Il rentra en France pour servir dans l'armée napoléonienne, et se retrouva sans emploi à la première Restauration. Le retour de l'empereur le poussa à quitter la France pour les États-Unis où il comptait s'installer définitivement. Parti dans l'été 1815, il put, grâce à une lettre de recommandation du marquis de La Fayette, être accueilli chez le président James Madison, de rencontrer ensuite Thomas Jefferson et James Monroe. Il fit alors un périple vers le Sud qui le mena notamment à La Nouvelle-Orléans, mais abandonna complètement l'idée de refaire sa vie dans ce pays. Rentré à Paris en septembre 1817, il publia l'année suivante deux ouvrages complémentaires chez le même éditeur, le présent Voyage et des Souvenirs des Antilles : voyage en 1815 et 1816, aux États-Unis, et dans l'archipel Caraïbe.
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