Lot n° 11

BRISSOT DE WARVILLE (Jacques-Pierre) et Étienne CLAVIÈRE.— De la France et des États-Unis, ou De l'Importance de la Révolution de l'Amérique pour le bonheur de la France, des rapports de ce royaume et des États-Unis, des avantages...

Estimation : 500 - 600 €
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Description
réciproques qu'ils peuvent retirer de leurs liaisons de commerce, & enfin de la situation actuelle des États-Unis.— Londres, s.n., 1787. — In-8, xxiv-xlviii-344 pp., demi-basane brune mouchetée à coins, dos lisse cloisonné et fleuronné avec pièce de titre brune, tranches mouchetées de rouge ; reliure usagée avec un mors fendu et coins émoussés (reliure de l'époque).
ÉDITION ORIGINALE de cet « ouvrage dédié au Congrès américain, et aux amis des États-Unis, dans les deux mondes ». L'ouvrage reçut une permission tacite, malgré des propos très libéraux sur la politique intérieure de la France et une introduction où Brissot s'en prend à la censure et prône la liberté de la presse.

LE MANIFESTE DE LA SOCIÉTÉ GALLO-AMÉRICAINE. Fondée en 1787 par Brissot, Clavière et des personnalités telles que Saint-John de Crèvecoeur, elle avait pour but de promouvoir les relations économiques entre la France et l'Amérique (sans pour autant en exclure l'Angleterre), et de répandre en France les idéaux de liberté politique de la République américaine. L'ouvrage est extrêmement fouillé sur le plan commercial, denrée par denrée.

« AMERICANISTE » CONSIDERANT LA REVOLUTION DES ÉTATS-UNIS COMME UN EXEMPLE, JACQUES-PIERRE BRISSOT (1754-1793) fut avocat, littérateur, publiciste lié aux milieux d'affaires, homme politique membre du comité de Constitution (1789) puis député à la Législative et à la Convention où il fut un des chefs de file des Girondins. Lors de la guerre d'Indépendance des États-Unis, il fut un des principaux rédacteurs de la gazette franco-anglaise Courrier de l'Europe, en grande partie consacrée aux événements d'Amérique, et, ardent défenseur des Insurgés, il publia le pamphlet Testament politique de l'Angleterre (1778). Franc-maçon convaincu, il défendait les principes de liberté et militait en faveur d'un régime légal fondé sur la morale. Il fut exécuté sous la Terreur.

FINANCIER ET HOMME POLITIQUE GENEVOIS FIXE A PARIS, ÉTIENNE CLAVIERE (1735-1793) s'était exilé de Suisse après la révolution de 1782. Lié avec Mirabeau à Neuchâtel (alors domaine prussien), il devint un de ses collaborateurs, et attaqua la politique de Jacques Necker, avant d'être nommé ministre des contributions publiques, poste qu'il occupa de mars à juin 1792 et d'août 1792 à juin 1793. Après la chute de la monarchie, il fut en outre membre du Conseil provisoire, chargé des Finances, mais, personnalité saillante des Girondins, il fut acculé au suicide sous la Terreur.

BRISSOT ET CLAVIERE, UNE RELATION SOUS LE SIGNE DE L'AMERIQUE. Également entrés en relations à Neuchâtel en 1782, ils fondèrent en 1787 la Société gallo-américaine, puis, en 1788, la Société des amis des noirs : présidée par Clavière, celle-ci accueillit des membres de marque tels le marquis de Condorcet ou le marquis de La Fayette. Brissot fit en 1788 un voyage aux États-Unis, en grande partie financé par Clavière, avec des visées politiques, philanthropiques (concernant la question noire), mais aussi financières, pour étudier des pistes d'investissements et de spéculations, notamment sur la dette américaine - il en publia un récit en 1791, Nouveau voyage dans les États-Unis de l'Amérique septentrionale. Brissot et Clavière entrèrent aussi ensemble en 1790 dans la Compagnie du Scioto qui achetait des terres en Ohio pour les revendre avec profit à des migrants français. Ils furent également associés en 1788 dans la Compagnie royale d'assurance sur la vie, et Brissot écrivit encore plus d'un libelle en défense de la politique de Clavière quand celui-ci fut ministre.
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