Lot n° 6

BARTRAM (William). — Voyage dans les parties Sud de l'Amérique septentrionale ; savoir : les Carolines septentrionale et méridionale, la Géorgie, les Florides orientale et occidentale, le pays des Cherokées, le vaste territoire des Muscogulges...

Estimation : 200 - 300 €
Description
ou de la confédération Creek, et le pays de Chactaws. À Paris, chez Maradan, an IX [1800-1801]. — 2 volumes in-8, (4 dont celles aux versos blanches)-457-(3 dont les première et dernière blanches) + (4 dont celles aux versos blanches)-436-(2 dont la dernière blanche) pp., demi-basane blonde, dos mouchetés ornés de filets pleins et pointillés dorés avec pièces de titre et de tomaison brunes et marrons, plats cartonnés de papier rose à coins de parchemin vert, tranches jaunes (reliure de l'époque).
Seconde édition de la traduction française, par Pierre-Vincent Benoist, d'abord parue en l'an VII, de ce récit originellement paru en anglais à Philadelphie en 1791. Le traducteur fut un temps au service de Danton qui le chargea de missions secrètes en Angleterre (1792), occupa sous le Consulat et l'Empire des postes à la secrétairerie d'État et au ministère de l'Intérieur, fut nommé conseiller d'État sous la première Restauration, élu député dans la Chambre introuvable, et continua sa carrière dans la haute administration, avant d'être nommé ministre d'État par Charles X.

Illustration de 4 (sur 5) planches gravées sur cuivre hors texte dont 3 dépliantes, soit : un portrait, deux représentations botaniques et une représentation zoologique. Sans la carte hors texte.

UN DES PREMIERS NATURALISTES AMERICAINS, WILLIAM BARTRAM (1739-1823) suivit la voie de son père John Bartram. Celui-ci, quaker de Pennsylvanie, explora la côte Est, recueillit des plantes pour créer un important jardin botanique à Philadelphie, se lia avec Benjamin Franklin, engagea une correspondance avec des savants européens dont Carl von Linné, et fut admis à la Royal Society de Londres. Également naturaliste, William Bartram fit de longs voyages dans le Sud de l'Amérique du Nord, d'abord avec père en 1765-1766, puis seul de 1773 à 1777. Il s'agissait pour lui, certes, de fuir ses créanciers, mais surtout de contribuer aux progrès de la connaissance scientifique tout en se livrant à l'exploration contemplative des beautés de la Création.

UN LIVRE DE SCIENCES ET UNE PROMENADE LITTERAIRE. Ce récit de voyage dans les régions du Sud, qui livre notamment une des premières descriptions scientifiques de la nature vierge des marais de rivière du Sud américain, se fonde sur le journal que William Bartram tint durant ses pérégrinations, mais avec de profonds remaniements. Il y est traité de botanique et surtout de zoologie : il comprend la liste d'oiseaux la plus complète de l'époque pour ces régions, soit 200 espèces, bien avant les travaux fondateurs d'Alexander Wilson. Il présente également un grand intérêt sur les plan archéologique et ethnologique, exprimant une attitude respectueuse envers les Indiens en partie inspirée des conceptions ayant cours chez les quakers. Souhaitant plaire et instruire, William Bartram accorde une attention particulière à l'expression pour demeurer d'une agréable lecture.

LECTURE ENTHOUSIASTE PAR LES ÉCRIVAINS ROMANTIQUES. Publié tardivement en raison de la révolution américaine puis des tribulations de l'auteur, le voyage de William Bartram rencontra un grand succès auprès des romantiques anglais dont Samuel T. Coleridge, Robert Southey ou William Wordsworth qui lisaient avec délectation les passages où s'exprime une douce admiration pour les beautés de la nature. François-René de Chateaubriand y fit de nombreux emprunts pour écrire son Voyage en Amérique et faire accréditer son prétendu passage en Floride.
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