Lot n° 241

RÉVOLUTION DE 1848. — Ferdinand de MYLIUS (1784-1866) général. — 2 L.A. (minutes), 1848-1849 ; 4pages in-fol. (la 1ère inachevée).

Estimation : 400 - 500
Adjudication : Invendu
Description
Intéressants témoignages sur la manifestation et l’insurrection du 15 mai 1848.

20 mai 1848, à son cher Delorcelle, racontant la journée du 15, quand on vint le prévenir «qu’un rassemblement de plus de 30.000 hommes sans armes avait envahi la Place de la Concorde, qu’un Bataillon de la 1ère Légion ayant voulu traverser la Place pour aller au Palais de l’Assemblée Nationale les émeutiers avaient été au devant et en fesant signe de leurs chapeaux et de leurs casquettes l’avaient empêché de continuer son chemin. […] Arrivés sur la Place de la Concorde qui était obstruée de monde, nous vimes une masse compacte qui comme un serpent noir entourait le Palais de l’Assemblée Nationale […] je dis alors au Capitaine Perrin : l’Assemblée est cernée, elle ne peut délibérer en liberté, et l’on fait mettre la baguette dans le canon pour faire voir au rassemblement que les armes ne sont pas chargées ; il arrivera des malheurs!»… [La lettre est restée inachevée.]

27 mars 1849, à M. Bérenger. Il revient «sur l’affaire du 15 Mai», et s’interroge : «Pourquoi les Commandants de ces Bataillons se sont-ils soumis aussi facilement à l’intimidation de quelques hommes non armés, ces Commandants ont-ils fait prévenir immédiatement le Commandant Supérieur? Par qui ont-ils fait prévenir et quels ordres ont-ils reçu?? […] Il n’y avait du monde que pour entourer le Palais, il y avait beaucoup de curie , on circulait très facilement sur le Pont et entre les rangs du rassemblement, et il n’y avait personne sur la Place de la Concorde ; beaucoup d’hommes avaient déjà quitté»… À 2 h. ½, un officier, arrêté par la foule, lui annonça que «leur pétition était acceptée et que l’Assemblée avait déclaré la guerre à l’Autriche. Dans ce moment l’Assemblée n’était pas envahie et le rassemblement paraissait encore bien pacifique. De forts Bataillons de la Garde Nationale arrivaient aussi par le Quai d’Orsay traversèrent tranquillement le rassemblement et se placèrent je crois à l’entrée du Pont de la Concorde du côté de la Place. […] Il y avait donc assez de forces si quelqu’un s’était mis à leur tête pour disperser le rassemblement».
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