Lot n° 147

Pierre LOUŸS. — 4 L.A.S. «Pierre» ou «P» et 6 L.A. (ou minutes), 1911-1912, à son frère Georges Louis ; 25 pages in-8, 2 enveloppes.

Estimation : 500 - 700
Adjudication : 520 €
Description
Correspondance en grande partie inédite.

1911.
– [10 mars]. Commentaire d’une coupure de presse sur Réjane et une jeune actrice de 4 ans dans L’Oiseau bleu.
– [8 juillet]. Commentaire d’une coupure de presse sur l’Académie des Sciences.
– Jeudi soir [13 juillet?]. Sur l’incident d’Agadir : «Même si nous triomphons, même si les négociations réussissent au-delà de toute espérance, je conserverai un souvenir douloure de cette semaine-ci. Depuis cinq jours on nous marche sur le pied. Cela me fait mal»…
– Lundi 17 juillet. Conversation avec André Lebey sur l’avenir incertain du parti socialiste, affaibli par les dernières grèves : «La cause principale? Les cheminots. C’est le plus grand effort de révolte qui ait été fait par la classe ouvrière. Et il a échoué»…
– 24 juillet. Sa vue baisse…
– [Vers le 10 août]. Sur l’incident d’Agadir et ses conséquences sur la diplomatie mondiale : «Entre 1870 et 1911, la situation est si différente. En 1870, la Prusse a l’Allemagne à faire ; donc la guerre à faire. En 1911, l’Allemagne a l’Allemagne à conserver ; la guerre à ne pas faire. […] depuis 51 jours je me demande pourquoi nous n’avons pas de croiseur à Agadir – et je ne comprends, ni la politique, ni la tactique, ni la diplomatie, ni la sagesse de notre abstention […] Plus le temps passe, plus nous allons regretter de ne pas nous être installés là dès le début»…
– [30 août]. Il raconte avec humour l’empoisonnement collectif dont toute sa maisonnée a été victime, à cause de gâteaux …
– Vendredi 29 [septembre]. Il se réjouit du prochain retour de Georges, et parle de ses «troubles visuels» ; commentaires sur «l’affaire Agadir»…

1912.
– Lundi soir [juin]. Lettre codée après le départ de Georges, rappelé à Saint-Petersbourg après des réclamations du gouvernement russe (il sera limogé début 1913).
– 1er décembre. Sous le titre Le Coup de collier, Louÿs rapporte les propos d’un officier et d’une recrue à l’instruction avant leur envoi au Maroc.

On joint :
– une l.a.s. d’Hélène Maindron à son beau-frère Pierre Louÿs (20 mai 1911) ;
– une l.a.s. de Georges Louis à sa femme Paz, 16 novembre 1912, songeant à sa retraite pour raisons de santé.
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