Lot n° 132

Pierre LOUŸS. — 6 L.A.S. et 4 L.A., 1894-1921, à son cousin Charles Dubois ; 35pages in-8, 3 enveloppes.

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 975 €
Description
Correspondance familiale. [Charles Dubois, notaire à Épernay, avait épousé Marguerite Maldan, cousine maternelle de Pierre Louÿs.]

– 147, boulevard Malesherbes, [fin 1894]. Il remercie de l’envoi d’un Kodak, évoque sa situation financière, et le dénouement de l’affaire Dreyfus, considérant «comme certaines la condamnation de Dreyfus et la chute du ministère. L’information étant de source à demi juive, je la crois sérieuse»…
– Fontaine-Bleue près Alger 30 décembre [1896], sur son séjour à Alger, où il a loué une villa.
– 2 novembre [1907]. Il a pris par erreur le train à Marseille : «C’est donc à Paris, où malgré moi je vais passer l’hiver, que je te prie de m’envoyer désormais : lettres de famille, caisses de vins de champagne, billets de part, cuissots de chevreuil (j’aime mieux le chevreuil que la bécasse), nouvelles diverses, présents somptue , annonces découpées, etc., etc.».
– 30 mars 1909. «J’ai complètement assez de la littérature. Quand j’ai pris cette brillante profession, je m’imaginais qu’elle consistait à publier de la prose ou de la poésie. Quelle erreur! La littérature, ce n’est pas l’art d’écrire, c’est l’art de lutter contre les éditeurs […] J’en ai assez. Je donne ma démission»…
– 7 juillet 1909. Curieuse lettre où il s’interroge sur les problèmes de filiation dans les grandes familles.
– [1916]. Brouillon au sujet de démarches en sa faveur.
–1920, trois lettres au sujet des problèmes qu’il rencontre avec la succession de son frère Georges.
– 29 octobre 1921, sur ses problèmes de santé : «Pain, pâtes et pâtés, chocolats de l’Enfer, sataniques flageolets, j’ai renoncé à vous, à vos pompes, entremets! à vos œuvres, cafés sucrés! Je suis mon régime avec d’autant plus de mérite que j’ai moins d’illusions. Je ne regrette pas ma table ; je regrette mes forces. […] Je ne profite pas de la vie ; donc je ne tiens pas à vivre. Mais j’ai encore tant de choses à dire! si tu savais?!»
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