Lot n° 86

Jacques CHARDONNE (1884-1968). — L.A.S. «J.C», 24 novembre 1962, [à Jacques Brenner] ; 2 pages in-4.

Estimation : 300 - 400
Adjudication : Invendu
Description
Sur la déchéance de l’édition et de la littérature. Chardonne précise sa pensée concernant le capitalisme qui repose non sur l’argent mais sur les hommes. «Quand le baromètre est à zéro, inutile de chauffer artificiellement ; l’entreprise est fichue ; elle n’a qu’à disparaître. C’est très net dans l’édition. Le Mercure est un bon exemple. (Charpentier, de même ; tous les éditeurs de “littérature”, d’ailleurs). Il s’agit d’une certaine époque (certains auteurs, et public). Et de l’éditeur. Est-ce qu’il existe des réserves d’éditeurs, quand ils manquent dans une maison? (Charpentier était un “éditeur” ; A. Fasquelle, ce n’était rien) ; de même Arthème Fayard était un éditeur ; ses successeurs, rien. On peut déverser des capitaux (ce que l’on fait aujourd’hui) dans une maison sans éditeur et sans auteurs ; c’est faire pipi sur le sable»... Il parle d’un prix de consolation qui lui déplaît par son arrière-fond politique («l’ exploitation du malheur»), et des mœurs répréhensibles de Dumayet, avant de partager les critiques de Boisdeffre à l’égard de Cinq ans avant, dans lequel on sent le vide de Roger Nimier : «Il n’a écrit qu’un très bon livre, un des tout premiers : Un grand d’Espagne. Tout cela n’est que plus tragique. Peut-être que le meilleur livre de cette époque si creuse (sauf les journalistes) c’est Histoire d’O (n’en parlez pas à l’Académie)»...

On joint une autre L.A.S., La Frette 25 octobre 1931, à Frédéric Lefèvre (1p. in-4, enveloppe), à propos du livre de Lefèvre, Le Sol, qu’il a signalé aux Goncourt ; il lui a envoyé «un exemplaire de Claire (Mon plaisir)»...
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