Lot n° 3
Sélection Bibliorare

Jacques-Émile BLANCHE (1861-1942). — 4 L.A.S., [1893]-1897, à Pierre Louÿs ; 13 pages in-8, une enveloppe (3 lettres sur papier deuil).

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 2 600 €
Description
Intéressante correspondance du peintre à son modèle et ami.

– Dimanche [automne 1893], au sujet de son portrait de Louÿs : «Décidément, les mains se présentent si mal en votre portrait, que je vais essayer de les ganter» ; il le prie d’apporter des gants…
– Dieppe 2 octobre 1894. Il va rentrer à Paris. «J’ai été retenu par un portrait qui m’intéressait beaucoup et par un voisinage dont je vous ai déjà entretenu» ; il demande un exemplaire «pour la Dame mystérieuse. […] Je crois que c’est une de ces fleurs orchidées qui mangent de la chair crue». Il a peint le jeune André Lebey «comme une madone de Andrea del Sarto»…
– 6 février 1895. Il a dîné chez A. Poniatowski avec Mallarmé, Régnier et Helleu. «On parle beaucoup, toujours, de Bilitis. Melle Marie de H. [Heredia] a fait des vers sublimes, dit-on. Barrès est devenu populaire, depuis le retour de Rochefort. Celui de Drumont a été sans éclat. Jaurès annonce la révolution pour avant six mois et Félix Faure qui loin d’être petit est grand, la reculera. Cet homme a pour lui l’amabilité, une tête nulle, le désir de satisfaire tout le monde»… Il évoque la représentation du Chariot de terre cuite avec «l’inimitable Fénéon qui y joua»…
– Dieppe 22 juillet 1897. Il évoque Dieppe l’hiver ; sa pauvre maison est menacée par la falaise. Il aimerait y recevoir Louÿs ; il y aurait «l’étonnant spectacle de la famille Thaulow et […] le phalanstère Douglas-Wilde, à Berneval. Ces messieurs offrent des galettes aux petits enfants de la commune, sous les yeux inquiets de la gendarmerie»… 
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