Lot n° 84

MATISSE (Henri) – GUILLERAGUES (Gabriel-Joseph de Lavergne, vicomte de) — Lettres [de] Marianna Alcaforado, lithographies originales de Henri Matisse.

Estimation : 4000 - 6000 €
Adjudication : 7 000 €
Description
Paris, Tériade, 1946. In-4° monté sur onglets (270 x 220 mm). Maroquin aubergine janséniste, doublures bord à bord et gardes de box gris clair, tranches dorées sur témoins, couv. et dos, chemise, étui (P.-L. Martin).102 lithographies originales de Matisse : 15 portraits de religieuse à pleine page, imprimés en brun (dont le frontispice), divers ornements de fruits et de fleurs imprimés en violet (dont 2 pour la couverture, 5 à pleine page, des culs-de-lampe), lettrines.
Dès leur publication en 1669, « le succès des Lettres portugaises s’est trouvé lié à l'énigme qu'elles posaient. Étaient-elles le fruit spontané du désespoir d'une religieuse portugaise abandonnée par l’officier français qui l'avait séduite, ou l’œuvre d'un écrivain français ? » (Deloffre, 1991). Le roman épistolaire de Guilleragues (1628-1685) ne devait être définitivement attribué à son auteur que dans la seconde moitié du XXe siècle. C’est donc sous le nom supposé de la religieuse, Mariana Alcaforado, que Matisse, séduit par « la sensibilité palpitante qui s'épanche dans les fameuses Lettres » décide d’en donner sa version (Duthuit).
« Louis Aragon learned that Matisse had been spending sleepless nights creating a new alphabet that would harmonize with the ornaments. At the age of seventy-six he was an old man in love with letters : "I know what a J is like now," he told Aragon, "and an A, the A is difficult..." Instead of the attenuated pen-drawn initials in Visages, these were made with the same broad crayon strokes he used for the ornaments and in similarly robust proportions […] The Lettres portugaises should be recognized as one of Matisse's main typographical achievements and a significant step in his illustration career » (John Bidwell, Graphic passion, Matisse and the book arts, New York, The Morgan library & museum, 2015, n°27).
Tirage à 270 exemplaires sur vélin d'Arches signés par Matisse, celui-ci le n°207.
Exemplaire d’Alexandre Loewy (son ex-libris), dans une stricte reliure janséniste « Grand Siècle » de Pierre-Lucien Martin (Alexandre Loewy, un libraire dans son siècle, vente du 30 mars 1996, n°3).
Duthuit 15 ; Rauch, Les Peintres et le livre, 1867-1957, p. 189, n°170 ; The Artist and the Book, 1860-1960, n°199 ; Hommage à Tériade, p. 124 ; Monod 1992, n°145.
Angles de l’étui et dos de la chemise frottés.
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