Lot n° 38
Sélection Bibliorare

PLAISIRS DE L'ISLE ENCHANTÉE (Les), — course de bague, collation ornée de machines, comédie meslée de danse et de musique, ballet du palais d'Alcine, feu d’artifice... et autres festes galantes et magnifiques faites par le roy à Versailles le 7 mai 1664...

Estimation : 8000 - 10000 €
Adjudication : 13 750 €
Description
A Paris, de l’Imprimerie royale, 1673 (1674 à l’achevé d’imprimer). In-folio (432 x 284 mm), maroquin rouge, dentelle du Louvre autour des plats avec petit soleil aux angles, armes au centre, dos à nerfs orné d'un chiffre couronné plusieurs fois répété, tranches dorées (Reliure de l'époque).REMARQUABLE DESCRIPTION DE LA PREMIÈRE DES GRANDES FÊTES DONNÉES A VERSAILLES PAR LOUIS XIV, du 7 au 9 mai 1664, sur un thème puisé dans le Roland Furieux de l’Arioste (la magicienne Alcine tenant prisonniers en son palais Roger et ses chevaliers). La relation officielle de ces "fêtes galantes" ne fut éditée que 9 ans plus tard.
Très beau bandeau dessiné par Chauveau, qui venait d’illustrer magnifiquement le Carrousel parisien de 1662, et 9 planches doubles dessinées et gravées en taille-douce par Israël Silvestre, dont celle du frontispice avec la vue générale du château de Versailles.
Trois parties correspondant aux trois journées.
La première, la plus illustrée (5 planches) a pour décor le grand espace aménagé grâce au comblement du bassin, avec trois entrées aux armes de France et de Navarre. S’y déroulèrent les courses de bagues, la comparse et le festin.
La seconde journée, à laquelle Louis XIV et la Cour assistèrent en spectateurs, vit la première collaboration de Molière et de Lully, avec la représentation de La Princesse d’Élide (une planche). Pour la première fois en France, théâtre et opéra, comique et romanesque sont associés.
Le troisième jour, après le Ballet d’Alcine, le palais de la magicienne s’embrase dans un grandiose feu d’artifice orchestré par Vigarani (2 planches).
Les festivités se poursuivirent les jours suivants, avec notamment le 12 mai la première représentation du Tartuffe, dont la Relation essaie p. 90 de justifier l’interdiction : « Le soir Sa Majesté fit jouer une comédie nommée Tartuffe, que le Sieur de Molière avait faite contre les hypocrites ; mais quoiqu’elle eût été trouvée fort divertissante, le roi… ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu qui pouvait être prise l’une pour l’autre : et quoiqu’on ne doutât point des bonnes intentions de l’auteur, il la défendit pourtant en public, et se priva soi-même de ce plaisir pour n’en pas laisser abuser à d’autres, moins capable d’en faire un juste discernement ».
TRÈS BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN ROUGE AUX ARMES ROYALES, EN RELIURE DE PRÉSENT CONTEMPORAINE DE L’ÉDITION, AVEC LA DENTELLE DU LOUVRE AUTOUR DES PLATS. Gardes en très beau papier peigne mouvementé.
Piqûres dans les marges des planches, ff. de texte parfois roussis. Petit accident à la coiffe sup. et en haut des mors, petite tache au plat inf., quelques griffures.
Berlin Katalog, 3001 ; Ruggieri, 507 ; S. Castellucio, Les carrousels en France du XVIe au XVIIIe siècle, 2002.
Partager