Lot n° 46

[Savoie]. — [Broderie, couture]. — ÉCRIN DE LA JEUNE FILLE. — Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), c. 1850, in-folio, fort album [37,5 x 38 cm, dos 14 cm] de 2 feuillets calligraphiés, 44 feuillets d'échantillons et 6 feuillets vierges,...

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : 4 480 €
Description
l'ensemble monté sur onglets, Plein chagrin noir, orné de filets à froid et dorés, le plat supérieur portant le titre "Écrin de la jeune fille", tranches dorées, reliure et page de restaurées.
♦ Album unique et exceptionnel comportant de nombreux modèles miniatures de vêtements confectionnés par des jeunes filles, émouvant témoignage de ces travaux d'aiguille qui les occupaient durant leurs années d'éducation au pensionnat.

Il s'ouvre sur une page de titre calligraphiée : "Hommage de reconnaissance offert à notre digne mère. Les élèves du pensionnat. St-Jean de Maurienne". Le second feuillet contient un poème de 16 vers, "À notre digne mère, ses chères enfants".
Les modèles confectionnés sont cousus sur de fines toiles roses, tendues sous des passe-partout en carton fort, la plupart accompagnés d'un titre calligraphié. Ils sont répartis depuis les exercices de base (reprisage, point d'oeuvre, pièces rapportées), jusqu'au aux travaux les plus complexes : broderies savantes, dentelles, point pour tapisserie ou point d'Allemagne.

Chemises, tabliers, bonnets, bas et chaussettes, jupons, robes, chemisettes, camisoles et capelines, linge de lit, etc. se trouvent ici réalisés en miniature avec une remarquable habileté. L'on remarque en particulier une robe noire serrée à la taille par un long ruban bleu, un mantelet du même tissus, un chapeau de paille à ruban noir ; un bel ensemble complet en satin rayé, cousu de perles blanches, comprenant une robe, une chemise et un noeud ; ou encore un "fichu Marie-Antoinette" en laine rouge.

Le pensionnat de Saint-Jean-de-Maurienne, où a été constitué cet album, fut créé en 1830 par la Congrégation des soeurs de Saint-Joseph. Il accueillait les jeunes filles pauvres et riches de la ville à partir de leur septième année. Outre l'enseignement des matières classiques, le programme mettait en avant les travaux d'aiguilles, comme le rapporte l'abbé Truchet, historien de la Congrégation des soeurs de Saint Joseph de Saint-Jean-de-Maurienne : « filet, filet-guipure, crochet, etc., et voici à la fin une bonne phrase, pleine de promesses d'excellentes leçons : "la véritable parure d'une maîtresse de maison". » (S. Truchet, La Congrégation des soeurs de Saint-Joseph de Saint-Jean de Maurienne (Savoie), Currière, 1894).
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