Lot n° 4

RIQUETTI DE MIRABEAU Victor, Marquis, dit "l'Ami des Hommes" (1715- 1789) — L.A.S. " Mirabeau" — Paris, 27 avril 1760, poursuivie le 2 may.— 4 pp. in-4 (plis en 4 et tache claire en tête, sans gravité ; texte incomplet de la fin).

Estimation : 300 - 400
Adjudication : Invendu
Description
Belle et importante lettre qui aborde de nombreux sujets : une critique de la Ferme générale et de ses fermiers, il évoque également la 5e partie de son ouvrage l'Ami des Hommes et l'affaire de la métairie Filhol... N'ayant plus assez de place, Mirabeau, termine et signe sa lettre dans la marge supérieure de la première page, à l'envers. Il fait part à son correspondant de son contentement à voir qu'ils ont la même façon d'envisager les devoirs des seigneurs sur leurs terres « ...envisager le bien même bien du seigneur dans celui du peuple... Je sens fort bien que l'état du pays doit être tel que vous me le dépeignez... ». Il reproche l'éloignement des fermiers généraux de la terre, il sait que c'est beaucoup demandé aux fermiers de se conduire en père de famille, « j'approuve très fort les moyens généraux que vous concevez », il évoque son domaine de Mirabeau et les baux des fermiers généraux... « ce sont en quelque sorte des entrepreneurs...ils ne gagnent que par la vente des denrées ». Ils n'habitent pas sur place « et mon agent a une continuelle attention tant à l'entretien des biens de chauffement des fourbaux qu'aux objets de police, et la situation s'est dégradée avec le temps » mais je n'ai pas laissé de contenir toutes choses et de faire bâtir des maisons neuves dans les terres de Mirabeau ou il y plus de place vacante..." et il a employé la grande partie des revenus à cela. Il se plaint des fermiers de Roquelaure et justifie ses dépenses de charité « vêtements des incurables, quelques apprentissages de métier donnés à des Orphelins... Je pense tout comme vous qu'il ne faudra point de ferme générale au futur... mais établir de gros et puissants domaines... et monter d'ailleurs la recette les droits seigneuriaux de façon que la levée en soit facile. Je ne manque point de courage pour seconder à cet égard vos vues mais il y deux embarras à craindre : le premier est ce diable d'échange qui nous tient... le second est la pénurie continuelle où l'on vit ici, qui fait qu'on tire tout ce qu'on peut des terres... » Puis au sujet des remèdes à apporter « J'ai sous la presse actuellement une 5 partie de l'ami des Hommes; cette partie là... vous donnera des vues nouvelles sur la culture...je travaille à fonder une secte universelle et à frapper du bruit de la parole, les oreilles du gouvernement... » etc. Ce courrier comprenait au moins un feuillet supplémentaire.
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