Lot n° 57
Sélection Bibliorare

TOLSTOÏ (Léon). — La Puissance des ténèbres. — Drame en cinq actes et six tableaux. — Paris : Tresse & Stock, 1888. — In-12, 182 x 122 : (2 ff.), 152 pp.

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : 2 906 €
Description
Demi-toile brun froncé à coins à la Bradel, dos lisse, non rogné (reliure de l’époque).

Précieux exemplaire d’épreuves de l’édition originale de la traduction française par Isaac Pavlovsky et Oscar Méténier, de ce drame de Léon Tolstoï, représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre Libre le 10 février 1888.

Il contient de nombreuses corrections manuscrites dont une partie est de la main même de l’auteur et d’autres attribuées à sa fille Tatiana Lvovna (1864-1950).

Exemplaire du dramaturge et traducteur Oscar Méténier, avec son monogramme OM en bas du dos, enrichi de l’épreuve avant la lettre du portrait de Léon Tolstoï par Théophile Bérengier daté de 1886, et d’une lettre autographe signée de Tatiana Lvovna, une page in-12, adressée au traducteur Isaac Pavlovsky et datée de 1887.

Cette précieuse lettre est citée dans la préface de l’édition de Calmann-Lévy de 1894 et porte directement sur ces épreuves. Voici la traduction qui en a été donnée : « Gracieux seigneurs, Mon père vous fait communiquer qu’il a reçu vos épreuves ; il approuve beaucoup votre traduction et vous la rend avec quelques petites corrections qu’il a trouvées nécessaires ; il est très content de voir monter La Puissance des Ténèbres et surtout au Théâtre-Libre. »

Voici ce que disait Oscar Méténier sur cette lettre et ces épreuves dans la préface de l’édition de 1894 : « Avec cette lettre nous recevions nos épreuves rectifiées par le comte Tolstoï, qui avait poussé la conscience jusqu’à corriger les fautes typographiques, très nombreuses dans ces épreuves !
Vingt mots à peine étaient changés au texte. Et encore la plupart de ces mots étaient-ils des synonymes devant lesquels nous avions reculé, les trouvant trop parisiens et pas assez russes. A un certain passage, par exemple, le comte Tolstoï a remplacé : bavarder pour blaguer ; à ce membre de phrase : — Et si les femmes m’adorent, il a substitué celui-ci : Et si les femmes me courent après, etc. Tout ce qui pourrait être considéré comme une hardiesse de langage a été approuvé et même accentué par l’auteur. Détail qui a son importance : le rôle d’Akim, l’écueil de la pièce, n’a pas fait l’objet d’une seule correction et pas un taië qui n’ait été remplacé par un équivalent français et compréhensible pour le spectateur. On en jugera. C’est M. Antoine lui-même qui a bien voulu se charger de ce rôle dangereux.
C’est donc non une adaptation, mais une traduction serrée, complète en toutes ses parties, littérale, contresignée et déclarée exacte par l’auteur lui-même que la vaillante troupe du Théâtre-Libre va présenter au public » (préface d’Oscar Méténier au recueil Trois chefs-d’œuvre du théâtre russe, Calmann Lévy, 1894, p. XIV).

Frottements à la pièce de titre au dos.

On joint : - TOLSTOÏ (Léon). La Puissance des ténèbres. Drame en cinq actes et six tableaux. Paris : Tresse & Stock, 1888. — In-12, 182 x 122 : (2 ff.), 152 pp., couverture imprimée. Broché.

Exemplaire de l’édition originale de la traduction, enrichi d’un envoi autographe signé par les deux traducteurs, adressé à Lucien Descaves :

A Lucien Descaves // avec une bonne poignée // de main // Pavlovsky & Oscar Méténier Quelques petites déchirures et manques à la couverture.
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