Lot n° 724

CÉLINE (Louis-Ferdinand). — Féerie pour une autre fois *. — Paris : Gallimard, [1952]. — In-16, 186 x 117 : 327 pp., (2 ff. dernier blanc), couverture imprimée.

Estimation : 2000 - 3000
Adjudication : 3 917 €
Description
Box gris anthracite, plats ornés de cinq bandes épaisses horizontales modelées de même peau, dont les bords supérieurs dépassant légèrement sont peints en rouge, dos lisse portant le titre en lettres rouges, doublures bords à bords de box gris anthracite, gardes de daim gris, non rogné, couverture et dos conservés, emboîtage à dos de box gris anthracite (N. Kiyomiya 2011)

Dauphin & Fouché, 52A9.

Édition originale de la première partie de ce roman de Céline. La suite paraîtra en 1954 sous le titre Normance. C’est le premier texte de l’auteur publié par Gallimard.

Patrice Balson a parfaitement résumé la genèse de cette œuvre : « Les premières traces du projet remontent à l’automne de l’année 1945. Céline est alors à Copenhague où il a trouvé refuge depuis la fin du mois de mars, près d’un an après être parti de Paris pour fuir l’avancée des Alliés. La première idée est un « mémoire », texte polémique rédigé dans l’esprit des pamphlets, que l’écrivain destine à sa défense et qu’il choisit d’intituler la Bataille du Styx. Ce mémoire finira par fournir la matière du vaste ensemble (Féerie pour une autre fois I et II, D’un château l’autre, Nord et Rigodon) formé par les cinq derniers textes romanesques, ensemble dont Féerie pour une autre fois constitue l’ouverture et dans lequel l’écrivain se fait le « chroniqueur » des événements survenus dans sa vie entre les mois qui ont précédé son départ de Paris (17 juin 1944) et son incarcération au Danemark (17 décembre 1945). La rédaction proprement dite ne commence vraiment qu’au printemps de 1946, époque où Céline est incarcéré à la prison Vestre Fœngsel de Copenhague. Une lettre du 28 mars adressée à sa femme présente cette première esquisse comme une évocation du « bombardement de la Butte » […] Le travail de rédaction, ralenti au départ en raison des conditions très dures imposées par l’incarcération, progresse nettement à partie du moment où Céline est transféré de la prison dans un hôpital de la ville (mars 1947). À cette date, le texte a perdu le caractère polémique qui devait être le sien pour devenir un roman à part entière mais il couvre encore, dans l’esprit, la totalité des expériences vécues entre 1944 et 1946. Céline ne choisit de scinder Féerie en deux volumes qu’en février 1950. La décision de faire du bombardement d’avril 1944 le sujet unique de Féerie II n’est prise quant à elle qu’en mars 1951 » (Patrice Balson, in Céline, la Mort et le Diable, Librinova, 2023).

UN DES 45 PREMIERS EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS SUR HOLLANDE VAN GELDER, celui-ci faisant partie des 10 hors commerce (B).

EXEMPLAIRE DU MÉDECIN ANDRÉ WILLEMIN (1910-1987), enrichi de cet envoi autographe signé de l’auteur :
A Willemin // André // LF Céline

Willemin rendait régulièrement visite à son ami Céline dans sa villa de Meudon à la fin de sa vie. C’est lui qui constata le décès de l’écrivain le 1er juillet 1961.

Très bel exemplaire relié par Nobuko Kiyomiya.

Provenance :
- André Willemin, avec envoi de l’auteur.
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