Lot n° 526

Georges CLEMENCEAU (1841-1929). Manuscrit autographe, Victimes d’un adjectif ; 4 pages et demie in-4.{CR}Intéressant article politique, sur les courants socialistes.{CR}« Victimes de leur adjectif, ce sont les socialistes révolutionnaires....

Estimation : 600 - 800
Adjudication : 910 €
Description
Ils ont posé la question sociale dans sa forme la plus aigüe. […] ils ont constitué un parti qui a grandi et qui ne me parait pas au bout de sa croissance. […] Ils se sont dits socialistes […] puisqu’ils prétendaient apporter un plan de reformation sociale généralisée qui, selon eux, allait changer la face du monde » ; ils y ont apposé l’adjectif « révolutionnaires » pour se magnifier « en s’attribuant un rôle de démiurges dans une transformation d’humanité qui substituerait à la modeste création de Gauche une sublime re-création. C’est ce qu’ils ont appelé […] comme nos pères de 1792, une Révolution. Quand on cherche le sens exact de ce verbe magnifique, il faut avoir le courage de nous avouer à nous-mêmes qu’on y trouve surtout une intention ». Or l’intention mène à la volonté, qui conduit à l’acte qui « dans les circonstances les plus favorables, amène quelquefois un déclanchement de forces d’où des changements profonds peuvent sortir »… Etc. {CR}Et il conclut : « Sur le parti socialiste lui-même, il ne faut point compter que les républicains pourront avoir prise en ce moment. […] Le seul point qui importe, c’est d’aborder tous les problèmes sociaux sans peur. En 1849 la peur du socialisme a rejeté la France sous la main de l’imbécile autocrate [Napoléon III] qui nous conduisit à Sedan. Que la leçon nous soit profitable. Assez de sottes terreurs, signe de lâches abandons. Le terme de République inclut la justice sociale. Ce n’est pas devant notre propre drapeau que nous pourrions reculer ».
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