Lot n° 506

Miguel de UNAMUNO (1864-1936). LA.S., Fuerteventura 15 mars 1924, au directeur du journal Le Quotidien ; 2 pages in-4 ; en espagnol (traduction jointe).{CR}Violent réquisitoire contre la dictature en Espagne, après sa déportation aux...

Estimation : 1500 - 1800
Adjudication : 1 950 €
Description
Canaries.{CR}Il aurait pu fuir avant « cet acte de faiblesse et de couardise du grotesque Directoire que dirige Primo de Rivera » ; il aurait pu demander sa grâce en échange de son silence : « le sentiment de notre devoir envers la patrie, aujourd’hui avilie et déchirée par les dictateurs, nous en empêcha. [...] Il faut que l’Europe sache qu’un groupe de généraux prostitués, joueurs et ivrognes assouvissent en Espagne leurs instincts sadiques [...] Le monstre de légèreté qu’est Primo de Rivera passe ses nuits dans les maisons de débauche, non pas chez une maîtresse, non, mais bien dans les lupanars publics, où se prennent, avec un cerveau déjà brumeux, les décisions les plus graves – véritable défi à la dignité humaine. [...] Ils ont uni dans la prostitution la sacristie et le Cuartel général des généraux de casino »...{CR}Unamuno raconte l’ascension des gens au pouvoir, leur veulerie, traitant Primo de Rivera de « paon royal » et Martinez Avido de « fou dangereux ». Il stigmatise leur incompétence politique, leur « ressentiment violent à l’égard de l’intelligence »...{CR}« Il n’est pas question de droite ni de gauche, de réaction ni de progrès, de liberté ni de tyrannie, mais bien de sérieux, de propreté, de dignité. On ne peut maintenir l’Espagne au niveau d’un casino, de petites crapules, et ce qui est pire de sots calotins. Et nous ne pouvons, nous ne devons pas nous taire. Nous ne pouvons même pas espérer que l’armée se soulève contre ceux qui l’avilissent, la dégradent et la blessent. Du roi, qui est prisonnier, mieux vaut ne rien dire »...
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