Lot n° 486

Marcel PROUST (1871-1922). Poème autographe signé, Prière du Marquis de Clermont-Tonnerre, [1908] ; 2 pages in-8 (petit deuil).{CR}Amusant poème-pastiche de Robert de Montesquiou.{CR}Il a été envoyé au printemps ou dans l’été 1908 au...

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : 5 200 €
Description
marquis Philibert de Clermont-Tonnerre (1871-1940) ; il a été révélé en 1955 par l’épouse de ce dernier, née Élisabeth de Gramont, dans le Bulletin de la Société des Amis de Marcel Proust. Très proche de Robert de Montesquiou, Élisabeth de Gramont avait publié en 1925 une étude sur Robert de Montesquiou et Marcel Proust.{CR}Ce poème-pastiche, composé de trois quatrains en alexandrins, porte en sous-titre : « (Imité de Robert de Montesquiou) » ; et il est signé « (Pour copie conforme Marcel Proust) ».{CR}Montesquiou avait publié en 1902 son recueil Prières de tous, illustré par Madeleine Lemaire. Proust mêle ici, aux thèmes floraux chers au poète des Hortensias bleus et à l’évocation de son Palais Rose, des allusions aux intimes et aux demeures des Clermont-Tonnerre.{CR}« Je greffe les rosiers dont sont fleuris les marbres, {CR}Ceux du Paros “mousseux” et du Carrare “thé”,{CR}Et, de ces rosoyants et ces blondissants arbres,{CR}Je sais tirer des chants inconnus d’Hardy-thé ! {CR}{CR}Mon pinceau fait courir au rinceau des abaques {CR}Cet or qui fait marcher, à ce qu’on dit, Cloton !{CR}Trianon, Vézelay, ne sont que des baraques, {CR}Quand l’esprit les compare au Palais Lauriston ! {CR}{CR}Seigneur, si vous daignez m’admettre dans les Salles {CR}Où le Juste rompra le Pain Essentiel,{CR}Que de marbre aussi pur étincellent vos stalles !{CR}De Glisolles et d’Ancy, que soit digne le Ciel ! »{CR}[Lucien Hardy-Thé était un compositeur et chanteur mondain ; Cloton, le surnom de Mme Gaston Legrand, née Clotilde de Fournès. L’hôtel des Clermont-Tonnerre était situé 74 rue Lauriston ; ils possédaient également deux châteaux : Glisolles (Eure) et Ancy-le-Franc (Yonne).]{CR}Correspondance, t. VIII, n° 111.{CR}Essais (Bibl. de la Pléiade), p. 630.
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