Lot n° 464

Charles MAURRAS (1868-1952). 61 L.A.S., 1911-1939, à Henri Massis ; 188 pages in-8 ou in-4 (la plupart à en-tête de L’Action Française), montées sur onglets et reliées en un volume in-4 demi-maroquin bleu à coins (Semet et...

Estimation : 5000 - 6000
Adjudication : Invendu
Description
Plumelle).{CR}Très belle et importante correspondance à Henri Massis, l’un des plus fidèles disciples de Maurras, et son meilleur biographe. Nous ne pouvons en donner ici qu’un trop bref aperçu.{CR}Ces lettres s’ouvrent sur des discussions religieuses et philosophiques... « Eh ! quoi, mes deux maîtres, le vieil Aristote et le jeune Comte auraient donc couvé un mécaniste si pur ! [...] La doctrine que vous appelez mécaniste est précisément la seule aujourd’hui qui rallie des courages, dégage des vertus, enfante des actes. Ses disciples sont du type de ces héroïques enfants qui se battent depuis quatre ans sous la direction de Pujo et de ses amis pour Jeanne d’Arc, contre Bernstein ou pour le roi [...] Je ne suis pas de ceux qui prennent le socialisme ou le syndicalisme pour le parti du ventre, même quand ils se définissent comme tels, mais enfin à l’honneur de classe ils associent un sentiment d’intérêt individuel, qui n’est pas perceptible dans le dévouement dont je vous parle »... Maurras parle de « l’élément moral [...] apporté par l’Action française depuis douze ou quatorze ans au réveil du patriotisme français »... Ils discutent sur le nationalisme, sur le catholicisme, sur l’héroïsme, etc.{CR}Maurras parle d’Abel Bonnard, de Maurice Barrès, de Pierre Varillon, d’Albert Thibaudet, d’Anatole de Monzie, etc. Il donne des indications pour la préparation et la correction de ses œuvres et de ses articles, notamment pour Sous le signe de Flore. Il annonce ses projets d’ouvrages : le Dictionnaire politique, un livre sur Dante pour Plon.{CR}En 1936, alors qu’il est emprisonné à la Santé, il envoie une longue lettre sur la jeunesse : « cette jeunesse, affinée par l’étude commune et la réflexion personnelle, tient aujourd’hui dans ses mains ardentes et fermes plus que le sort d’une patrie, celui, peut-être, de l’espèce humaine, du visage humain, du nom humain. [...] Lavés, peignés, brossés, instruits, lettrés même à ce qu’ils prétendent, les mêmes Orientaux qui pourrissent nos idées et nos mœurs françaises et qui attirent sur nos frontières le feu des guerres fratricides sont aussi les mêmes qui élaborent et, quand ils le peuvent, appliquent un carnaval – une organisation sociale –, tout ensemble sanieuse et sanglante, arrogante et menteuse [...] on dirait qu’une armée de singes habillés débarque dans Paris pour imposer ou même, qui sait ? proposer ses mœurs et ses vices au peuple français »...{CR}En 1938, lors de sa candidature à l’Académie Française, Maurras refuse qu’on publie la lettre qu’il a reçue du Pape : « Je ne peux pas donner l’écrit de l’homme blanc pour gagner l’habit vert : ce serait une espèce de simonie »... Etc.
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