Lot n° 458

Michel LEIRIS (1901-1990). Manuscrit autographe, La ligne sans bride, [1971] ; sur 47 pages petit in-4, couvertures orange conservées, le tout monté sur onglets et relié en un vol. dos de box orange et plats de toile orange (Leroux,...

Estimation : 1500 - 2000
Adjudication : 1 950 €
Description
1980).{CR}Manuscrit de travail de cette préface à Massacres et autres dessins du peintre surréaliste André MASSON (Hermann, 1971).{CR}Le manuscrit est écrit à l’encre bleue, au dos de feuillets d’épreuve d’Ubu cocu d’Alfred Jarry.{CR}Remarquable étude sur le dessin, et sur l’art d’André Masson (1896-1987), sous forme de notes, souvent poétiques. {CR}Leiris commence : « Premier problème – irrésolu et peut-être insoluble – de la critique d’art : déterminer le point où l’écriture se fait calligraphie. Pourquoi X est-il calligraphe alors que Y ne l’est pas ? […] Problème, quant aux dessins d’André Masson : pourquoi la ligne y est-elle si vivante, et est-elle beaucoup plus qu’une ligne de “calligraphie” ? En quoi, précisément, se distingue-t-elle de celle d’autres dessinateurs prestigieux ? »…{CR}À propos de ces notes, Leiris écrit en conclusion : « Ce qui leur manque le plus, je ne le sais que trop ! c’est d’avoir été écrites d’une plume aiguë comme un regard d’oiseau rapace et encrée de sève ou de sang. Ainsi jetées sur le papier, chacune en un unique élan, l’imitation aurait été parfaite. Se dire d’ailleurs qu’il y a dans ce que je dis là une contradiction dans les termes : parler de Masson comme il dessine eût exigé une table rase, un nettoyage par le vide à quoi n’aurait pas échappé l’intention aussi de parler de ses dessins. Se dire qu’il serait bien vain de dessiner ou de peindre, si le critique avec ses phrases, calquées sur le modèle ou non, pouvait percer l’énigme. Car, s’il est un art qui compte, c’est celui qui – sans que l’artiste l’ait cherché – est une critique de la critique d’art et une critique assez vigoureuse pour clore le bec de celle-ci ».
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