Lot n° 410

Louis-Ferdinand CÉLINE. Manuscrit autographe pour D’un château l’autre, [1957] ; 16 pages in-4 (27 x 21 cm).{CR}Manuscrit de travail, abondamment raturé et corrigé, d’un épisode du roman publié en 1957. {CR}Rédigé au stylo-bille bleu...

Estimation : 1500 - 2000
Adjudication : 2 080 €
Description
au recto de feuillets de papier filigrané Navarre, le manuscrit est abondamment raturé et corrigé ; paginé de 226 à 241, il correspond environ aux pages 122 à 129 de l’édition de la Bibl. de la Pléiade (Romans 1957-1961), mais présente d’importantes variantes et de nombreux passages inédits. Céline se lamente sur son sort... « C’est moi qu’on a incarcéré, enchaîné, et pas pendant un jour ; deux berges !... les voleurs se sont arrangé qu’on me fasse expier à Copenhague leur propre forfait [...] Comme on voit que la Justice est faite à certains moments de l’Histoire elle fout les volés en tole et les voleurs sur le pavoi »... Il parle de Gaston Gallimard : « Gaston qui me maquerote, sabote, abruti par les bénéfices, de moi qui bosse, abruti par les efforts »...{CR}Céline raconte alors la promenade du Maréchal Pétain à Sigmaringen, veillé par Debeney... L’amiral Corpechot, « dingue reconnu, dingue complètement louf [...] Corpechot, promu amiral, de rédacteur... amiral... ça y était monté à la boule »... Céline revient à Gaston Gallimard : « Le travail pour Gaston c’est le caissier... toucher. [...] Je vous demande un peu quoi donc d’autre Gaston pourrait foutre ? pas plus que son loucoum Paulhan d’aller me couper mes nouvelles ? »... Suit l’évocation de l’étable où l’on enferme à Sigmaringen « les filles mères... les femmes sans mari... des grossesses de 6 mois au moins ! » Elles s’échappaient pour aller retrouver les troufions qui les pelotaient, leur donnaient à bouffer, en chantant « Lili Marlene »...{CR}On joint 2 autres pages autographes (in-4), avec ratures et corrections. – P. 332 [Pl. 83], elle met en scène Émile et Le Vigan (« La Vigue ») au sujet de la barque à Caron. – P.  716 [Pl. 170] : « De voir Laval et sa femme. Ils s’occupaient plus du mort plus du tout... c’est Laval qu’était l’intérêt... ils lui posaient des questions — si ça serait bientôt fini si les allemands gagneraient perdraient... »
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