Lot n° 311

Louis ARAGON (1897-1982). Manuscrit autographe signé, Discours aux étudiants de Paris, avril 1945 ; 7 pages in-4 plus une page de titre.{CR}Discours « prononcé à la Mutualité, au printemps 1945 (au soir du 24 avril) », complété par un...

Estimation : 1200 - 1500
Adjudication : 1 560 €
Description
poème extrait de La Diane Française. Au bas de la page de titre, Aragon a précisé : « Manuscrit mis en vente le 21 juin 1945 à l’Hôtel Salomon de Rothschild au bénéfice du “Comité National des Écrivains” issu de la Résistance. Ce manuscrit contient une copie du poème Du Poète à son parti extrait de La Diane Française ».{CR}Dans ce discours aux étudiants, Aragon fait la part belle au Parti Communiste Français, qui a fait de lui « un Français, et un homme, non pas en lui donnant en 1927 une carte d’adhérent, mais en le modifiant chaque jour un peu de ses leçons et de sa pratique ». Il veut essayer de donner ici une « idée de ce qu’est un intellectuel communiste français, de ce qu’est pour lui son parti »… Avant tout il tient à rendre hommage « à l’homme qui préside cette soirée, à l’un des plus grands physiciens de ce siècle, dont le nom, les travaux, la figure sont autant de raisons de plus qu’a le monde entier d’aimer et d’admirer la France […], le professeur Paul Langevin », sur lequel il écrit de vibrantes lignes… Aragon évoque ensuite longuement la mémoire de Gabriel Péri, entré au Parti « dès sa jeunesse, et qui est mort pour lui et pour son pays, ne les ayant jamais l’un de l’autre dissociés »… Il retrace l’évolution intellectuelle et politique de Péri depuis sa découverte du matérialisme dialectique et la lecture de Marx et Engels, jusqu’à sa mort héroïque, parfait exemple d’un « intellectuel communiste français ». Aragon cite encore, au Panthéon du Parti, les noms d’Anatole France, Henri Barbusse et « l’un des créateurs de la musique moderne, Erik Satie ». Il salue aussi « notre grand Paul Vaillant-Couturier à qui je dois tant, et qui aura été le symbole même de l’alliance des intellectuels avec les ouvriers et les paysans de France ». Il cite encore, parmi d’autres adhérents du Parti, « le grand peintre Pablo Picasso », et Paul Eluard, « qui représente la plus pure pointe de notre poésie »… Et il termine par son poème-hommage (3 quintins), Du poète à son parti :{CR}« Mon parti m’a rendu mes yeux et ma mémoire{CR}Je ne savais plus rien de ce qu’un enfant sait{CR}Que mon sang fut si rouge et mon cœur fût français{CR}Je savais seulement que la nuit était noire{CR}Mon parti m’a rendu mes yeux et ma mémoire »…
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