Lot n° 216

Jules RENARD (1864-1910). L.A.S., [Chaumot] 5 septembre 1899, [à Louis Paillard] ; 3 pages in-8.{CR}Intéressante lettre sur l’affaire Dreyfus, adressée par Renard à son « cher et loyal adversaire ». Il lui envoie le Figaro avec une...

Estimation : 500 - 700
Adjudication : Invendu
Description
déposition de M. de Cernusky [Cernuschi] « qui peut écraser Dreyfus, si elle est vraie. Vous lirez ensuite une lettre de Poincaré le mathématicien. J’ai longtemps entendu dire de cet homme des choses impressionnantes. Il paraît qu’en Europe deux ou trois mathématiciens seulement peuvent causer avec lui : c’est la formule. C’est beau ». Il juge les discussions salutaires : « Qu’importe qu’on y mette du parti pris, pourvu que tout se termine en politesse ? Je vous avoue que mon état d’esprit ne change pas, ce qui n’empêche pas d’être inquiet pour Dreyfus, très inquiet, ce matin. Après le verdict, nous ferons tous notre examen de conscience. Cela du moins nous aura servi de purification. Ce qui ferait du bien, ce serait de causer encore avec vous, car j’aime votre indépendance raisonnée. Au fond, je serais bien plus vexé si nous n’étions pas du même avis littéraire. Mais comment douter de la loyauté d’un ami des Histoires naturelles ? Enfin, ne croyez pas que je passe ma vie à la chasse. J’ai massacré, non sans dégoût, quelques cailles. La chaleur ajoute à ces scrupules »...
Partager